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Perrin
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Mémoires du photographe d'Hitler
Heinrich Hoffmann, Denis-Armand Canal, Claude Quétel
- Perrin
- 27 Mars 2025
- 9782262108878
Le témoignage exceptionnel de Heinrich Hoffmann, photographe et "ami" d'Hitler.
Heinrich Hoffmann (1885-1957) est l'un des personnages les plus importants de l'histoire du IIIe Reich. Depuis leur première rencontre dans les brasseries de Munich, après la Première Guerre mondiale, Hitler et Heinrich Hoffmann ont noué une amitié personnelle et une alliance professionnelle qui devaient se révéler hautement profitable aux deux hommes. Hitler s'assurait les services d'un photographe confirmé (c'est lui qui aurait pris la photo emblématique de la foule célébrant le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, sur l'Odeonsplatz, dans laquelle on allait identifier plus tard la présence fiévreuse du jeune Adolf Hitler), extrêmement inventif et talentueux, tandis que Hoffmann allait détenir, avec le temps, un monopole extrêmement lucratif sur les photographies du chef nazi. C'est lui qui modela l'image publique d'Hitler et retraça ainsi le développement du NSDAP, puis du IIIe Reich. Ses photographies - plus de deux millions selon son propre témoignage ! - ont été vendues dans le monde entier, utilisées pour des journaux, des revues, des affiches et des panneaux de propagande, des cartes postales, et même des timbres-poste.
Partant, Hoffmann fut un témoin direct des moments importants de l'histoire du nazisme. Un exemple, lorsque Hitler fut nommé Chancelier en 1933, il l'attendait dans une antichambre et il fut le premier à féliciter chaleureusement le nouveau chef de l'Allemagne ; quand le pacte germano-soviétique fut signé en 1939, il compta au nombre des délégués envoyés à Moscou afin d'enregistrer l'événement pour la postérité. Sa proximité réelle avec le Führer - c'est lui qui lui présenta Eva Braun en 1932 -, comme sa présence en des moments tels que ceux-là font de ses Mémoires une source essentielle pour l'historien comme pour le non-spécialiste.
Présentés et annotés par Claude Quétel, ces Mémoires sont issus d'une série d'entretiens en Allemagne devenus en Angleterre en 1955 un livre au titre suggestif, Hitler was my friend , ce qui rendait indispensable l'établissement de cette édition critique - dans tous les sens du terme. En dépit de son fort succès, cet ouvrage n'avait encore jamais été traduit en français. -
Le dernier grand témoignage sur Hitler intime.
Le commandant SS Heinz Linge (1913-1980) fut, pendant dix ans, le majordome d'Adolf Hitler. Cet ancien maçon intègre les rangs militaires dès 1933 pour devenir dans un premier temps garde du corps. Il intègre peu à peu le cercle restreint de son maître, dont il est l'un des plus fidèles partisans.
Voici enfin la traduction française de ses Mémoires (
With Hitler to the End) que les spécialistes considèrent comme un témoignage de premier ordre pour sa description de l'intime du Führer, petit bout de la lorgnette d'événements considérables au filtre des banalités de la vie domestique. Se révèlent au fil des pages la politique et la guerre ; le gouvernement et les loisirs ; les collègues de l'entourage direct et les dignitaires repus ; les quartiers généraux et la Chancellerie ; le cérémonial et la décontraction ; enfin, les voyages et les séjours au Berghof.
Linge resta aux côtés d'Hitler jusqu'à la fin, réglant après son suicide l'opération d'escamotage de sa dépouille, qu'il sortira du bunker pour y mettre le feu. Il tenta ensuite de sauver sa peau, avec moins de succès : il est capturé par les Soviétiques. Commence alors la deuxième grande aventure de sa vie, celle-ci bien moins agréable et confortable. La documentation moscovite nous révèle ainsi qu'il fut un des grands témoins utilisés par les services de sécurité et le ministère de l'Intérieur Béria pour rédiger à l'attention de Staline un épais " dossier Hitler ".
Présenté et commenté par Thierry Lentz, ce document exceptionnel entrera rapidement dans les bibliothèques de tous les amateurs des secrets du IIIe Reich. -
Le mystère Zweig révélé par un livre saisissant. L'édition collector pour célébrer les 20 ans de Tempus Comment un écrivain aussi discret que Stefan Zweig (1881-1942) est-il parvenu à embraser le coeur de ses créatures romanesques et à envoûter tant de ses lecteurs ? Homme impétueux, sous son élégance Mitteleuropa de juif autrichien, cet artiste attire la foudre. Choyé par les élites, il aurait pu demeurer l'archétype d'une civilisation disparue, broyée par les guerres et les totalitarismes. Or, bien plus que certains de ses contemporains naguère illustres, il n'a pas cessé de séduire. Ses biographies de Fouché et de Marie-Antoinette conservent un charme et une profondeur inégalés. La Confusion des sentiments continue de troubler. Peut-être les lueurs sombres, les fumées délétères de son oeuvre correspondent-elles à nos tourments contemporains.
Tenter de rendre vivant cet homme de passion à travers une biographie passionnée , telle était l'ambition de Dominique Bona : défi relevé, et avec quel talent ! -
"C'était mon chef" : Mémoires de la principale secrétaire d'Hitler
Christa Schroeder, François Kersaudy
- Perrin
- 11 Avril 2024
- 9782262096182
La principale secrétaire de Hitler parle !
La secrétaire de Hitler la plus connue à ce jour est Traudl Junge, autrice des Mémoires intitulés
Dans la tanière du loup, qui ont inspiré le célèbre film
La Chute sur les derniers jours de Hitler. Pourtant, Traudl Junge n'est entrée au service du Führer qu'en janvier 1943, tandis que Christa Schroeder est une " ancienne " : membre du secrétariat de Hitler dès 1933, elle y est restée jusqu'au 20 avril 1945 - dix jours avant l'effondrement final du Troisième Reich. Pendant douze ans, elle a accompagné le Führer dans tous ses déplacements entre la capitale, le Berghof et ses divers quartiers généraux de campagne dans l'ouest de l'Allemagne, en Prusse-Orientale et en Ukraine.
Jeune, naïve, impressionnable, Christa Schroeder n'en note pas moins avec une grande minutie tout ce qui se produit dans l'environnement sécurisé et confiné du Führer, que le général Jodl décrira comme étant " à mi-chemin du cloître et du camp de concentration ". Elle décrit remarquablement l'ambiance qui a présidé à la Nuit des longs couteaux du 30 juin 1934, à laquelle elle a personnellement assisté - nous livrant ainsi un témoignage de première main sur le désordre et l'improvisation ayant présidé à ce funeste événement. Elle est également témoin de quelques déclarations très confidentielles du Führer en matière stratégique, comme ce jour du mois d'août 1941 où il assure que Moscou tombera en quatre semaines, et sera ensuite entièrement rasée.
C'est principalement sur la personnalité de Hitler que Christa Schroeder a reporté toute son attention pendant plus d'une décennie, et c'est ce qui rend son témoignage inestimable. Aucun des traits caractéristiques du Führer ne semble lui avoir échappé, depuis sa galanterie toute viennoise avec les dames jusqu'à son végétarianisme obsessionnel, en passant par sa prodigieuse mémoire, ses insomnies, ses sautes d'humeur et ses innombrables phobies. Elle a recueilli nombre de confidences de la part des femmes qui ont bien connu Hitler, ce qui lui permet de dresser le portrait d'un don Juan passablement névrosé - voire nettement anormal.
Schroeder a enfin assisté à la lente dégradation des facultés de Hitler durant les deux dernières années de guerre, et elle en a soigneusement noté toutes les étapes. Mais même avec le recul du temps, elle ne peut se défendre d'un respect mêlé d'admiration et de pitié pour l'homme qui a été " son chef ". Comme d'innombrables Allemands de l'époque, elle a été aspirée dans un tourbillon vertigineux, mais à la différence de la plupart, elle s'est retrouvée pendant douze ans au centre du maelstrom. Si le reste de son existence s'en est trouvé bouleversé, elle n'a pas cédé à la tentation d'effacer ces sombres années de sa mémoire. Son témoignage unique, connu en France des seuls historiens spécialisés, était resté inaccessible au lecteur francophone - un oubli qu'il était grand temps de réparer...
Édition présentée et annotée d'une main de maître par François Kersaudy. -
Hitler, qui surmonta sa peur de l'avion pour en faire un usage intensif, ne voulut jamais d'autre pilote que Hans Baur. Pionnier de l'aéropostale militaire et parmi les fondateurs de la Lufthansa en 1926, celui-ci était une légende des temps héroïques de l'aviation. Constamment attaché à ses pas, il fut le témoin privilégié de toutes les étapes de la vie du dictateur, jusqu'au dernier jour dans le bunker de Berlin. Devenu familier du Berghof, partageant tous les repas du Führer, assistant à ses grands rendez-vous et même, parfois, le suppléant, il fut bien plus qu'un simple pilote. Membre du parti nazi dès 1926, il a gravi la hiérarchie de la SS, finissant la guerre comme général et à la tête d'une flotte aérienne de transport des cadres du régime.
Maintenu prisonnier dix longues années par les Soviétiques - qui voulaient à toute force lui faire avouer que Hitler n'était pas mort mais s'était enfui en avion sous sa conduite -, il dut attendre 1956 pour publier ses mémoires, traduits en français l'année suivante et réédités ici avec une lumineuse présentation et un fort appareil critique de Claude Quétel. -
Les Mémoires du " premier homme d'État moderne " (Charles de Gaulle).
Homme pressé, haut fonctionnaire, ministre des Finances à six reprises, président du Conseil et créateur de l'impôt sur le revenu, Joseph Caillaux (1863-1944) a parcouru au pas de charge toute la IIIe République.
Ce radical modéré, qui dominait le Parlement par sa fougue, son talent et ses connaissances en économie politique, a marqué son temps par la lucidité avec laquelle il en a analysé les faiblesses, et les solutions fortes qu'il n'a cessé de préconiser : rejet de la loi des Trois ans, négociations de paix avec l'Allemagne, union commerciale européenne... Ses audaces lui valurent plus d'ennemis que d'adeptes : il fut assailli de procès et de calomnies si violentes que sa femme, excédée, en vint à assassiner le directeur du Figaro à la veille de la guerre de 1914. Condamné par la Haute Cour pour pacifisme, puis réhabilité, Caillaux se moquait de l'animosité qu'il suscitait, et il survécut finalement à l'hostilité combinée de Clemenceau et de Poincaré, ainsi que de toute la droite nationaliste.
En 1928, face à la montée des périls, le vieux lutteur entreprend la rédaction de ses Mémoires en trois volumes. La présente édition publie les meilleurs passages : Caillaux y donne une lecture sans fard de son époque, ponctuée avec humour de portraits et d'anecdotes, écrits d'une plume allègre, parfois trempée dans l'acide (au sujet de Clemenceau, Waldeck-Rousseau, Delcassé, Millerand, Briand, Jaurès, Poincaré, Barthou, Lebrun, etc.).
Un document essentiel pour la connaissance de la IIIe République, que la présentation et les notes éclairantes d'Henri Paul achèvent de replacer dans son contexte. -
La meilleure biographie du grand poète René Char (1907-1988).
" Nous sommes ingouvernables. Le seul maître qui nous soit propice, c'est l'Eclair, qui tantôt nous illumine et tantôt nous pourfend. " Ainsi allait René Char (1907-1988), poète colossal et insoumis.
Après un bref passage chez les surréalistes, Char reprend vite son indépendance. Une indépendance dont il fera une religion, indissociable de son engagement politique : après la défaite de la France en 1940, il entre dans la Résistance. Dès lors, sa poésie exprime sa révolte, sa liberté, à l'image de Fureur et Mystère, son recueil majeur.
Laurent Greilsamer nous entraîne dans les quêtes intellectuelles, les combats du jeune René. Dans des milliers de lettres, il a retrouvé les amitiés fusionnelles avec Paul Eluard et Nicolas de Staël ; ses échanges avec Camus, Braque et Picasso ; les conversations avec Saint-John Perse, Georges Bataille et Martin Heidegger. René Char avait toujours refusé que l'on s'intéresse à sa vie. Cette magnifique biographie lève enfin le voile sur l'un des plus grands poètes du XXe siècle.
Laurent Greilsamer a été grand reporter et rédacteur en chef au Monde avant de devenir, de 2007 à 2011, son directeur adjoint. Il a publié des biographies remarquées consacrées à Hubert Beuve-Méry et à Nicolas de Staël, ainsi qu'un Dictionnaire Michelet. -
Ecrivain, poète, dramaturge, militant politique, Aimé Césaire (1913-2008) est l'un des acteurs prépondérants de la révolution noire qui s'est jouée sur tous les continents dans l'après-guerre. Mais cet homme du monde incarne d'abord l'intellectuel français, dont l'histoire et la vie jalonnent les grands moments de notre histoire.
Il y a cent ans naissait Aimé Césaire. De la Martinique à l'Assemblée nationale, sa vie est jalonnée de rencontres décisives et d'amitiés essentielles. Poète, politique et dramaturge, Césaire incarne avec Brio la figure de l'intellectuel noir dont les idées, les oeuvres et l'action ont accompagné l'histoire de tous les opprimés et colonisés du XXe siècle. Soulignant sa prose remarquable au service de causes justes, l'auteur insiste également sur son amour inconditionnel pour la scène théâtrale.
Professeur de littérature francophone à l'université Paris-Sorbonne où il dirige le centre international d'études francophones (CIEF), Romuald Fonkoua est également professeur à Middlebury Collège (Vermont, États-Unis) et rédacteur en chef de la revue Présence africaine.
Cet ouvrage a obtenu le prix Robert Delavignette de l'Académie des sciences d'outre-mer.
3Une biographie très documentée, aussi admirative qu'inspirée.
Catherine Golliau, Le Point -
On ne présente plus Franck Ferrand. Que ce soit par ses écrits, ses émissions quotidiennes à la radio, ses spectacles ou à la télévision, il est devenu la voix et le visage d'une Histoire narrative, à la fois vivante, incarnée et passionnée. Dans la lignée des grands maîtres du « passé simple » - G. Lenotre, André Castelot et surtout Alain Decaux -, il délivre une sélection de ses meilleures histoires, apportant avec la liberté d'esprit qui le caractérise de nombreuses révélations sur des épisodes et des figures de proue que l'on croyait pourtant connaître.
De la bataille d'Hastings aux assassinats ciblés du parapluie bulgare en passant par la tragédie de Marie Stuart, l'assassinat de Concini, le fiasco de Varennes, le divorce de Napoléon, la révolution de 1848, l'abdication de Nicolas II, ou les mystères de la vie privée d'Hitler, le lecteur découvrira une vingtaine de grands récits, composés comme des scénarios, vingt histoires qui ont changé l'Histoire et dans lesquels le plaisir de lecture le dispute à celui d'apprendre.
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Portrait totalement inédit du grand manitou de l'histoire et des sciences humaines en France depuis un demi-siècle.
De l'enfant juif traqué par la Gestapo jusqu'à l'académicien français, Pierre Nora a connu une extraordinaire trajectoire qui l'a propulsé sur le devant de la scène française et internationale. Universitaire, éditeur, écrivain, il a profondément marqué le paysage intellectuel, et même moral, des dernières décennies. Pilier de la maison Gallimard, il a inventé, avec des collections comme « Archives », « Témoins », la « Bibliothèque des sciences humaines » et la « Bibliothèque des histoires », une autre façon de concevoir et d'écrire l'histoire, l'anthropologie, la sociologie.
« Les Lieux de mémoire », gigantesque chantier de sept volumes, sont passés dans le langage courant, et la revue Le Débat, qu'il a fondée et continue d'animer, est le creuset des idées nouvelles. On voit dans ce livre passer tous les personnages qui ont compté dans l'intelligentsia, maison découvre aussi l'homme, son exceptionnelle famille, les drames de sa jeunesse, ses amitiés fortes et diverses, ses engagements courageux sous une apparence parfois mondaine, et cette figure de l'intellectuel passionnément attaché à la France et à la République. Pierre Nora est aujourd'hui une personnalité centrale du monde des idées.
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"Connaître mieux Hugo.
Ou plutôt le connaître. Tel fut le propos de ma vie entière. Aller plus loin que le "témoin", voire à son encontre, plus loin que la légende du poète de la République, de la barbe blanche et de l'art d'être grand-père. Répudier Epinal. Retrouver le quotidien au-delà du génie. Admettre la sincérité du révolutionnaire et le comprendre bourgeois. Croire à sa générosité totale et constater son amour de l'argent.
Le voir croire en l'absolu des passions amoureuses et asservir la meilleure des amantes. J'ai lu les lettres où il se met à nu, celles des hommes qui l'accompagnèrent, des femmes qui l'aimèrent. Je l'ai suivi dans "Choses vues" et l'ai découvert un prodigieux journaliste. Je l'ai retrouvé dans les assemblées, l'ai admiré chantre de la seule vraie cause, celle de l'homme, polémiste féroce pour foudroyer les intérêts ou écraser les égoïsmes.
J'ai lu les travaux d'innombrables érudits... J'ai visité les lieux où il vécut, allant à Besançon aussi bien qu'à Guernesey, voulant voir le sommet du Donon tout autant que la Seine à Villequier, l'appartement de la place des Vosges, comme la maison de Juliette. Il m'était cher, il m'est devenu proche. Alain Decaux
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Depuis la grande monographie de l'universitaire américain Arthur M. Wilson, Diderot : Sa vie et son oeuvre, parue en 1985 dans la collection " Bouquins ", trois biographies lui ont été consacrées, aucune n'apportant pleine satisfaction. Tout en retraçant les grandes lignes de la vie de Diderot replacée dans le contexte historique et philosophique de son temps, l'ambition de celle-ci est de présenter pour la première fois à un plus large public une synthèse de la pensée si riche de l'auteur le plus représentatif des Lumières, directeur principal de l'Encyclopédie, inventeur du drame bourgeois et de la critique d'art, inspirateur lointain du Nouveau roman, rénovateur de Lucrèce et prédécesseur de Lamarck et de Darwin. Le côté éminemment subversif de sa pensée est systématiquement mis en lumière. Diderot rejette en effet d'emblée l'idée de Dieu et de la Création, proclamant que l'univers et l'homme sont le produit fortuit d'une évolution aveugle. Pour lui, le Dieu horloger des philosophes n'est pas stable, il est le produit momentané de l'évolution toujours en marche. Diderot renvoie dos-à-dos la physico-théologie selon laquelle le monde est si parfaitement organisé qu'il est impossible qu'il soit le fruit du hasard, et la géométrisation de l'univers inaugurée par la physique galiléenne qui a l'ambition, au milieu du siècle, de décrire l'ensemble des phénomènes naturels en langage mathématique. Quant à son grand oeuvre dont il est l'ordonnateur, l'Encyclopédie, elle est vouée à éclairer ses contemporains et à briser la domination sans partage de l'Église catholique sur les esprits.
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Né en 1909, élève de l´Ecole Normale Supérieure avec Robert Brasillach, Simone Weil et Georges Pompidou, Thierry Maulnier meurt en 1988, académicien et grand éditorialiste au Figaro.
Disciple de Charles Maurras, engagé à l´Action française, il traverse les années trente ivre de connaissance, à la découverte de Malraux, Aragon, Breton, et adule Dostoïevski et Sophocle. C´est en jeune nationaliste irrigué par des préoccupations sociales et économiques qu´il participe aux manifestations de 1934. Alarmé très tôt par la montée du nazisme, refusant tout embrigadement, il ne s'abîme pas comme tant d'autres dans la collaboration. Son talent de polémiste se réveille plus tard, après la Guerre, dans le combat intellectuel mené contre le communisme et Jean-Paul Sartre. Il crée alors avec François Mauriac, La Revue de la Table ronde.
Critique littéraire, homme de théâtre, moraliste et journaliste, Thierry Maulnier demeure, à la manière de Raymond Aron, la parfaite illustration, dans une certaine tradition de la droite française, d´une conscience libre et brillante, celle qui sait si bien saisir les battements de coeur d´une époque.
Sa silhouette déglinguée de funambule a marqué les mémoires mais sa pensée et son oeuvre (sur la poésie du XVIe, Racine et Nietzsche) est largement oubliée : peu habile à se faire valoir, enclin à la paresse des surdoués et d´une nonchalance fiévreuse, Thierry Maulnier est également un grand esprit marqué par l´obsession métaphysique à l´ironie clairvoyante, oscillant toujours entre canular et tragédie.
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"Sept femmes. Sept figures emblématiques de la littérature qui ont follement investi leur vie. Leur relation à l'écriture est passionnelle, et, pour certaines d'entre elles, les a conduit au suicide. Singulières et exigeantes, elles transcendent leur douleur personnelle dans l'oeuvre. Leur rapport au quotidien, qu'elles considèrent médiocre et sans intérêt, est vécu comme tragique. Mais ce « quotidien » n'est-il pas aujourd'hui celui qui a marqué l'Histoire ? Celui du Paris d'avant-guerre, des Années folles, de la Russie stalinienne.
Comment retranscrire une oeuvre au travers de la vie même de son auteur ?
Lydie Salvayre s'adonne à cet exercice de portraitiste, comme l'ont déjà magnifiquement réussi Cioran et Sainte-Beuve, en choisissant celles dont la lecture a marqué sa vie et par là-même fécondé son oeuvre : Emily Brönte (1818-1848), Colette (1873-1954), Virginia Woolf (1882-1941), Djuna Barnes (1892-1982), Marina Tsvetaeva (1892-1941), Ingeborg Bachmann (1926-1973) et Sylvia Plath (1932-1963). Dérangeantes, scandaleuses, elles ont témoigné à leur façon du monde dont elles ont autant souffert qu'elles ont contribué à la façonner. Leurs oeuvres sont désormais des monuments littéraires. Lydie Salvayre les fait revivre en écrivant leur histoire, leur beauté, leur démesure, leur rébellion mais aussi leur côté sombre et leur désespérance."
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La vie de Lou Andreas-Salomé a suscité et suscite encore bien des interrogations. Belle et brillante, cette intellectuelle de l'Europe de la fin du XIXe siècle a fasciné tour à tour quelques-unes des plus grandes personnalités de son temps à l'instar de Nietsche, Rilke ou Freud.
Vous m'avez manqué hier soir à la séance [...] et je n'ai cessé de fixer comme fasciné la place vide que l'on vous avait réservée. Ainsi écrit Freud à Lou Andreas-Salomé, le 10 novembre 1912. Outre le fondateur de la psychanalyse, et avant lui, le philosophe Nietzsche ou le poète Rilke, Lou aura fasciné quelques-unes des plus grandes figures de son temps.
Enfant de Russie, Européenne dans l'âme, voyageuse au long cours, Lou Andreas-Salomé (1861-1937) fut tout à la fois muse, écrivain et psychanalyste, vivant de sa plume à une époque où cela ne se faisait pas. Auprès de Nietzsche, rencontré en 1882, dont elle est l'indispensable disciple, Lou prend son envol. Chroniqueuse littéraire, elle fréquente l'avant-garde parisienne, viennoise et munichoise, écrit ses premiers ouvrages. Mariée, elle vit sa vie comme elle l'entend jusqu'au jour où elle croise le chemin de Rainer Maria Rilke, en 1897. S'ouvrent alors trois années de passion absolue entre la femme écrivain déjà célèbre et le poète. Unis dans la tourmente des sentiments, ils partent en Russie, y croisent Tolstoï et Tourgueniev, éprouvent dans leur chair l'idéal paysan de retour à la terre, prisé alors par l'intelligentsia russe. Rilke y découvre une patrie, mais y perd Lou qui le quitte, lasse de son instabilité. La rencontre avec Freud en 1911 est la note finale, superbe, d'une vie consacrée au savoir qui s'achève par l'analyse.
On comprend mieux à la lecture de cette biographie passionnante, neuve et enrichie d'archives inédites le singulier destin de Lou Andreas-Salomé : femme sans être féministe, affranchie des contraintes conjugales et ouverte aux rencontres dans le seul souci de trouver par une quête intime le chemin qui mène à soi. En toute liberté.
Docteur en littérature comparée, enseignante, Isabelle Mons consacre ses recherches à l'écriture féminine et au rapport de la littérature à l'art. Ses travaux déjà remarqués sur Lou-Andreas Salomé lui ont inspiré cette biographie. -
Splendeurs et misères du fait divers
Louis Chevalier
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 27 Janvier 2011
- 9782262034399
Les Français ont une passion pour les faits divers.
Ceux-ci nourrissent l'opinion, les médias, les romanciers et les historiens par l'émotion individuelle et collective qu'ils suscitent: scandale des poisons sous Louis XIV: assassinat de la duchesse de Praslin en 1847; affaires Bonnot, Caillaux, Stavisky ou Weidmann sous la IIIe République; affaire Dominici sous la IVe, mort de Mesrine ou du petit Gregory, affaires de Bruay-en-Artois puis de Toulouse, drame Trintignant-Cantat: ces évènements sont dans toutes les têtes.
Le fait divers rend compte du normal, du banal, mais il révèle en même temps un univers sombre et fascinant comme l'envers de nos sociétés. L'historien en dégage autant des comportements que des enseignements sur l'esprit d'une époque. Ce texte de Louis Chevalier, mis au point par Emilio Luque, permet de retrouver, sur le ton de la conversation, la prodigieuse érudition du célèbre auteur de Classes Laborieuses et classes dangereuses.
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Que les gens sont mal élevés ! Un rappel de savoir-vivre.
Il faut considérer aujourd'hui le savoir-vivre comme un chef d'oeuvre en péril, car la politesse est mal vue aujourd'hui, voire condamnée au nom d'une certaine morale, issue de mai 1968. Ne dit-on pas d'ailleurs " Trop poli pour être honnête " ? Depuis le fameux slogan " Il est interdit d'interdire ", la politesse est considérée non seulement comme surannée, mais immorale en ce sens qu'elle est faite d'interdictions destinées à discipliner chez l'homme sa sauvagerie primitive. Elle apparaît non seulement comme un effet de l'éducation, mais aussi de l'intelligence et du raisonnement, en vertu de ce principe évangélique : " Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse à toi. " C'est d'ailleurs un conseil de prudence et le fondement de toute morale, païenne ou chrétienne. Et c'est également, si l'on peut dire, un bon placement, ainsi que l'écrivait Mme de Saint-Lambert, amie des philosophes : " Il faut se sacrifier au bonheur des autres pour que les autres se sacrifient à nous. Tout est fondé sur une réciprocité. On fait un prêt, dont on perçoit les intérêts. C'est la banque du bonheur, mais il y de a l'agiotage ! " Dès que cèdent les barrières patiemment édifiées au cours des siècles, déferle une barbarie à laquelle on veut chercher d'autres causes. Lorsque des Anglais, dits " les monstres de Chester ", avaient filmé les tortures infligées jusqu'à ce que mort s'ensuive à des adolescents, bien des gens s'étaient indignés d'une telle sauvagerie, et Philippe Jullian, au lieu de se joindre au choeur des lamentations, s'était contenté d'observer : " Ce ne sont pas des monstres, ce sont seulement des gens qui n'ont pas été élevés, on ne leur a jamais dit que cela ne se faisait pas... " C'est le même qui devait d'ailleurs observer un autre jour : " Tous les gens sont mal élevés, mais les gens du monde, au moins, savent qu'ils le sont... "
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Chacun de ses petits-enfants a inspiré l'oeuvre littéraire de la comtesse de Ségur, devenue une véritable comédie humaine du monde enfantin. Etudiée par les psychanalystes qui la comparent à Sade à cause de la fréquence des châtiments corporels qu'elle met en scène, admirée par les historiens qui y voient un tableau fidèle des réalités et des mentalités de la France du Second Empire, l'oeuvre de la comtesse de Ségur, phare de la Bibliothèque rose, est avant tout un monument de la littérature pour la jeunesse qui a enchanté des générations entières. Qui ne se souvient de Sophie marchant dans la chaux vive, offrant à ses cousins un thé fait de craie et de l'eau du chien, ou bien encore découpant en morceaux les poissons rouges de sa mère ? Née à Saint-Pétersbourg en 1799, Sophie Rostopchine épouse en 1819 Eugène de Ségur, le neveu du général, dont elle aura huit enfants. Négligée par son mari, elle passe le plus clair de son temps dans sa propriété de Nouettes, dans l'Orne, qui lui servira de décor pour les récits qu'elle écrit dans la deuxième moitié du siècle pour ses petits-enfants et dont le succès est immédiat : Les Petites Filles modèles, Les Mémoires d'un âne, Les Malheurs de Sophie, Le Général Dourakine. Comme Mme de Staël, ô dont elle a le tempérament orageux et la facilité de plume, la gloire littéraire fut la seule compensation d'une vie faite d'épreuves et d'aléas que l'auteur, puisant aux meilleures sources, retrace avec élégance, brio et finesse d'analyse.
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Une education manquee ; souvenirs 1931-1949
Ghislain de Diesbach
- Perrin
- 26 Janvier 2000
- 9782262010270
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Aristocrates et grands bourgeois - educations traditions valeurs
Mension-Rigau Eric
- Perrin
- 18 Septembre 2000
- 9782262017149
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Il y a cinq Malraux. Le premier a eu la chance d'arriver dans un monde d'après 1914-1918 prêt à se laisser éblouir par un jeune homme touche-à-tout et talentueux. Il saute de la brocante à la NRF, des Langues O au surréalisme et devient, comme Radiguet, une coqueluche du Paris littéraire. Le deuxième découvre l'art et le colonialisme, le roman et le marxisme en Asie. Tour à tour trafiquant, expert, propagandiste de l'émancipation indigène, il écrit les trois livres qui vont asseoir sa notoriété mondiale : Les Conquérants, La Voie royale et La Condition humaine. Le troisième Malraux est le combattant, contre l'absurdité de la guerre, le fascisme, le putsch de Franco et l'occupant allemand. Le quatrième Malraux est le compagnon privilégié du général de Gaulle, le témoin inspiré d'une France qu'il veut toujours combattante dans la tâche de libérer les individus et de s'opposer à toutes les répressions. Le dernier est le plus influent ministre de la Culture que la France ait connu, des maisons du même nom aux grandes expositions thématiques, de Paris " blanchi " à l'inventaire du Patrimoine.