Filtrer
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Support
Prix
La Decouverte
-
Beauté fatale ; les nouveaux visages d'une aliénation féminine
Mona Chollet
- La découverte
- Poche Essais
- 23 Avril 2015
- 9782707185815
Soutiens-gorge rembourrés pour fillettes, obsession de la minceur, banalisation de la chirurgie esthétique, prescription insistante du port de la jupe comme symbole de libération : la " tyrannie du look " affirme aujourd'hui son emprise pour imposer la féminité la plus stéréotypée. Décortiquant presse féminine, discours publicitaires, blogs, séries télévisées, témoignages de mannequins et enquêtes sociologiques, Mona Chollet montre dans ce livre comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent à maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au coeur de la sphère culturelle.
Sous le prétendu culte de la beauté prospère une haine de soi et de son corps, entretenue par le matraquage de normes inatteignables. Un processus d'auto-dévalorisation qui alimente une anxiété constante au sujet du physique en même temps qu'il condamne les femmes à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, les enfermant dans un état de subordination permanente. En ce sens, la question du corps constitue bien la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail. -
La violence des riches ; chronique d'une immense casse sociale
Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot
- La découverte
- Poche Essais
- 4 Septembre 2014
- 9782707182678
Sur fond de crise, la casse sociale bat son plein : vies jetables et existences sacrifiées. Mais les licenciements boursiers ne sont que les manifestations les plus visibles d'un phénomène dont il faut prendre toute la mesure : nous vivons une phase d'intensification multiforme de la violence sociale.
Mêlant enquêtes, portraits vécus et données chiffrées, les auteurs dressent le constat d'une grande agression sociale, d'un véritable pilonnage des classes populaires - un monde social fracassé, au bord de l'implosion.
Loin d'être l'oeuvre d'un " adversaire sans visage ", cette violence de classe a ses agents, ses stratégies et ses lieux. Les dirigeants politiques y ont une part écrasante de responsabilité. Les renoncements récents doivent ainsi être replacés dans la longue histoire des petites et grandes trahisons d'un socialisme de gouvernement qui a depuis longtemps choisi son camp.
À ceux qui taxent indistinctement de " populisme " toute opposition à ces politiques qui creusent la misère sociale et font grossir les grandes fortunes, les auteurs renvoient le compliment : il est grand temps de faire la critique du " bourgeoisisme ". -
Né à Sarcelles de parents sépharades exilés d'Algérie et de Tunisie, de culture et de langue françaises, attaché à Israël et à l'idée d'un " foyer juif ", humaniste engagé contre tous les racismes, je fais partie de cette génération qui a vu ses repères exploser. C'est l'échec des accords d'Oslo et la politique israélienne de plus en plus agressive à l'égard des Palestiniens qui ont profondément bouleversé la coexistence intérieure de ces identités. Comment dès lors articuler mon identité juive et mon identité de gauche, attachée à l'émancipation des peuples ? Comment être juif et français, attaché à une certaine conception de la république, fondée sur l'égalité ?
À ces complexités s'ajoutent la menace renouvelée de l'antisémitisme et la nécessité d'appréhender les causes de son surgissement, y compris lorsque ces haines émanent de celles et ceux qui se réclament, comme je le fais, de la gauche décoloniale, ou lorsque les antisémites d'hier af?chent un philosémitisme de façade au détriment des musulmans, devenus l'ennemi commun d'une partie de la communauté juive et, plus largement, française.
Contre tous ces vents contraires, cet ouvrage a pour but de montrer la possibilité de réarticuler cet écheveau d'identités - juif attaché à Israël, de gauche à l'émancipation des peuples, français à l'égalité entre toutes et tous -, seul à même de lutter contre tous les racismes. -
Suicides en série sur le lieu de travail, " épidémie " de troubles musculo-squelettiques, explosion des pathologies professionnelles... Le développement du mal-être au travail déconcerte les entreprises, l'État, les chercheurs et les experts. Et dans l'urgence se multiplient les fausses solutions qui risquent de virer au " despotisme compassionnel " sans rien résoudre sur le fond. C'est à ce paradoxe intenable que réagit Yves Clot dans cet essai vif et informé. Il rassemble les différentes pièces du puzzle social : discours officiels, analyses de cas, controverses scientifiques et récits. Il montre comment la négation des conflits autour de la qualité du travail au sein de l'entreprise menace le collectif et la vie des organisations.
En se mobilisant avec tous les acteurs concernés - dirigeants d'entreprise, syndicalistes et spécialistes -, celles et ceux qui sont en première ligne peuvent " retourner " la situation. Pour en finir, enfin, avec les " risques psychosociaux ". -
Dans ce livre choc, fruit d'une enquête de deux ans en Amérique du Nord, en Asie et en Europe, l'auteure du Monde selon Monsanto montre que la cause principale de l'épidémie de cancers est d'origine environnementale et due aux quelque 100 000 molécules chimiques qui ont envahi notre environnement, et principalement notre alimentation, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Depuis les années 1980, on assiste dans les pays dits " développés " à une inquiétante évolution : augmentation du taux d'incidence du cancer de 40 % en trente ans (déduction faite du facteur de vieillissement de la population), progression des leucémies et des tumeurs cérébrales chez l'enfant d'environ 2 % par an, progression similaire pour les maladies neurologiques (Parkinson et Alzheimer) et auto-immunes, ou pour les dysfonctionnements de la reproduction. Comment expliquer cette épidémie ?
C'est à cette question que répond Marie-Monique Robin dans ce livre choc, fruit d'une enquête de deux ans en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. S'appuyant sur de nombreuses études scientifiques, mais aussi sur les témoignages de chercheurs et de représentants des agences de réglementation, elle montre que la cause principale de l'épidémie est due aux dizaines de milliers de molécules chimiques qui ont envahi notre quotidien et notre alimentation. Elle décortique le système d'évaluation et d'homologation des produits chimiques, à travers les exemples des pesticides, de l'aspartame ou du bisphénol A, et montre qu'il est totalement défaillant et inadapté. Surtout, elle raconte les pressions et les manipulations de l'industrie chimique pour maintenir sur le marché des produits hautement toxiques. -
Femmes-femmes sur papier glacé ; la presse « féminine », fonction idéologique
Anne-Marie Lugan-Dardigna
- La découverte
- Cahiers Libres
- 16 Mai 2019
- 9782348043789
Nous ne devons pas faire confiance aux magazines féminins ! Ce sont autant de supports agréables, colorés et flatteurs que nous feuilletons et lisons de manière ludique, sans vraiment y prêter attention. Ce sont pourtant ces photos, publicités et gros titres, voire articles, que nous absorbons et qui façonnent, mois après mois, notre silhouette (photos de mode, conseils de maquillage, recettes pour mincir ou manger sainement), mais aussi et surtout nos représentations mentales de ce que doit être une femme. Ils renouvellent et recyclent sans cesse les fondements de notre aliénation de femme dans le système patriarcal, pour mieux le perpétuer tout en servant les intérêts de l'ordre économique et social.
Ce livre, déjà publié en 1974 et 1978 par la Librairie François Maspero, propose une analyse de ces mécanismes mystificateurs à l'oeuvre dans l'ensemble des magazines s'adressant aux femmes.
-
Yoga, une histoire-monde ; de Bikram aux Beatles, du LSD à la quête de soi : le récit d'une conquête
Marie Kock
- La découverte
- Cahiers Libres
- 14 Mars 2019
- 9782707198969
Sur les 300 millions de pratiquants que compte le yoga dans le monde, combien partagent la même expérience que d'authentiques ascètes hindous ? Façonnée pour séduire largement, la discipline s'est considérablement modifiée depuis son origine et constitue aujourd'hui un cas exemplaire de culture mondialisée. Marie Kock en propose une histoire méconnue, critique et vivante.
Pour évoquer l'enthousiasme qu'il suscite aujourd'hui, on parle de " boom ", de " phénomène ", de " déferlante ". Deux millions et demi d'individus pratiquent le yoga en France. Trois cents millions dans le monde. Je fais partie de cette masse en constante expansion.
Je suis journaliste et je fais du yoga depuis dix ans. Je l'enseigne depuis deux. À Paris, en Inde ou en Californie, je peux pratiquer un yoga qui me sera toujours familier, mélange de philosophie indienne, de postures parfois spectaculaires et de promesses de sérénité et de vie meilleure inspirées des techniques de développement personnel. Cet assemblage standard est présenté partout comme le yoga traditionnel, comme la survivance d'un art et d'une sagesse millénaires.
Pourtant, le yoga que nous pratiquons aujourd'hui est un yoga moderne, vieux d'une centaine d'années à peine, pensé pour répondre aux besoins de l'Occident et y être exporté. Par qui ? Par des gourous indiens qui y ont vu un moyen de revaloriser un savoir et une pratique qui périclitaient dans leur propre pays mais pouvaient être revêtus des atours de l'authenticité.
Opérations séduction à Hollywood, fascination pour les muscles et la pop culture, batailles théoriques autour du LSD, du nationalisme indien et de la relation à Dieu, guerriers en lutte contre l'oppression coloniale britannique, développement de franchises mondialisées et stars du showbiz converties en hommes-sandwichs, c'est cette histoire fascinante et méconnue de la conquête du monde par le yoga que j'ai voulu raconter ici. -
"ni putes ni soumises.
" c'est avec ce slogan volontairement provocateur qu'une poignée de filles de banlieues lancent au printemps 2002 un manifeste dénonçant le machisme et les violences masculines, qui débouche sur une " marche des femmes contre les ghettos et pour l'égalité" et sur un mouvement de grande ampleur. fadela amara en est l'initiatrice et la figure emblématique. ce livre correspond à son désir de briser l'omerta et de poursuivre les débats engagés alors.
A travers l'évocation de son parcours et les témoignages reçus pendant la marche, elle tente ici de comprendre les raisons de la dérive des banlieues. au-delà de son récit singulier, ce sont les voix de milliers de jeunes femmes qui se font entendre, exprimant leurs interrogations et leur révolte: pourquoi cette recrudescence des violences à l'égard des filles et cette régression du statut des femmes dans les cités ? face au constat amer de la décomposition du lien social et de la dégradation des rapports entre hommes et femmes, fadela amara délivre ici un message de colère, de lutte et d'espoir.
Celui de voir les filles des cités gagner leur liberté, dans un rapport pacifié avec l'autre sexe. " l'analyse de fadela amara est précise, sobre et effrayante. " le monde.
"clair, facile à lire, allant à l'essentiel, l'ouvrage de fadela amara nous permet de mieux comprendre comment les relations hommes-femmes dans les quartiers ont pu se dégrader autant, au point de remettre en cause la mixité. [...] ayant impulsé une forte dynamique et un réveil des consciences, le mouvement "ni putes ni soumises" ne peut ni ne doit s'arrêter là.
Ce livre en est la preuve. " syndicalisme hebdo. " un témoignage important pour qui veut comprendre la décomposition du lien social et la dégradation des rapports entre garçons et filles dans les banlieues populaires. " réforme.
-
Un jeune homme joue et chante au milieu des décombres et des maisons éventrées. La photo, prise à Yarmouk, ville de réfugiés palestiniens de la banlieue de Damas, a fait le tour du monde.
Ce musicien est devenu un symbole d'humanité face à la guerre. Après avoir enduré avec dignité les souffrances du conflit syrien, celui que l'on surnomme désormais le « pianiste des ruines » a finalement dû se résoudre à prendre le chemin de l'exil : en guise d'avertissement, Daech avait brûlé son piano... Partageant le sort de milliers d'autres, il a ainsi connu la séparation d'avec sa famille, la périlleuse traversée de la Méditerranée, l'éprouvante route des Balkans, puis l'arrivée en Allemagne.
Dans cette autobiographie bouleversante, Aeham Ahmad raconte son enfance de Palestinien en Syrie, son apprentissage de la musique au sein d'une famille talentueuse, jusqu'à la révolution de 2011, bientôt engloutie par la guerre. Un éclat d'obus le blesse à la main. Bravant la peur, il décide alors de jouer dans la rue, se laissant filmer pour témoigner de la résistance qui subsiste, obstinée, dans la ville assiégée. Car ce livre a une portée politique. Il dénonce la violence extrême, les exactions du régime d'Assad comme celles des djihadistes, mais il rappelle aussi la précarité du peuple syrien et le destin tragique de tous les réfugiés. Un requiem en hommage aux victimes et une ode à la musique.
-
Afin d'atteindre le bonheur sécuritaire, nous acceptons docilement d'être surveillés, tracés, fichés, catalogués... Comment ce consentement a-t-il été fabriqué ? Cet ouvrage fait l'histoire des mécanismes qui nous dépossèdent un peu plus chaque jour de nos libertés individuelles.
Sont passées en revue les multiples facettes de cette injonction à l'ordre sécuritaire ; « architecture défensive », fichiers, biométrie..etc.. qui installent la peur au coeur des rapports sociaux.
-
Nos corps, nos intelligences, les messages et les biens que nous échangeons sont affectés d'un mouvement de virtualisation rapide et généralisé. Cette évolution atteint même nos manières d'être ensemble : communautés virtuelles, entreprises virtuelles, démocratie virtuelle... Quoique l'interconnexion des ordinateurs de la planète (le cyberespace) joue un rôle crucial dans la transformation en cours, il s'agit d'une vague de fond qui déborde amplement l'informatisation. Faut-il craindre une déréalisation générale ? Sommes-nous sous la menace d'une apocalypse culturelle ? Ce livre défend une autre hypothèse : parmi les évolutions à l'oeuvre en ce tournant du troisième millénaire, et malgré leurs indéniables aspects sombres, s'exprime une poursuite de l'hominisation. Ni fulmination contre le présent, ni promotion d'un enthousiasme naïf devant les prouesses technologiques, ce livre explique ce qu'est la virtualisation et en quoi elle contribue à l'invention de l'humain. L'enjeu : comprendre la mutation contemporaine pour avoir une chance d'y devenir acteur.
-
Marie-Hélène est coiffeuse. Christophe anime un jardin partagé à cinquante mètres de la cité de son enfance. Sacha termine ses études de droit et rêve de devenir avocat. Des gens presque ordinaires. qui sont tous d'anciens détenus.
Dans le cadre de la campagne « Ils sont nous » de l'Observatoire international des prisons (OIP), ils ont raconté leur parcours à un écrivain : leur vie avant d'avoir affaire à la justice, ce moment où ils ont « basculé », leur découverte de la détention et la trace qu'elle a laissée.
Issus de ces rencontres, huit textes bruts en forme de portraits, d'instants de vie, d'histoires cabossées. Ils nous rapprochent de la vérité crue, celle de l'humain derrière le fait divers. Celle de familles qui se débattent et ne voient pas, de l'école qui oriente vers le décrochage, du quartier qui offre ses cursus parallèles, de la justice et de la prison qui assènent leurs coups.
Les témoignages de ces anciens détenus et les regards d'écrivains bousculent les images de monstres, racailles ou irrécupérables. Ils nous amènent à voir ce que la réponse carcérale met à l'abri des regards : le clair et l'obscur existent en chacun de nous.
-
Les défricheurs ; voyage dans la France qui innove vraiment
Eric Dupin
- La découverte
- Cahiers Libres
- 11 Septembre 2014
- 9782707175625
Le journaliste Éric Dupin, auteur du succès de librairie Voyages en France (Seuil) a recueilli de nombreux témoignages des acteurs d'un mouvement social invisible. En effet, loin des start up et des vendeurs compulsifs, d'une manière plus ou moins radicale, nombreux sont ceux qui se sont détachés du modèle productiviste et consumériste qui nous étouffe. Cette minorité agissante expérimente, innove, invente, guidée par un idéal lesté de pragmatisme. Une enquête vivante et passionnante.
Bien plus de Français qu'on ne l'imagine vivent déjà selon une échelle des valeurs différente de celle qu'impose la société actuelle. Plus ou moins radicalement, ils se sont détachés du modèle productiviste et consumériste qui nous étouffe. Guidés par un idéal lesté de pragmatisme, ces défricheurs d'un monde nouveau expérimentent et innovent dans des domaines fort divers. Certains, souvent en rupture franche avec la société, vivent dans des yourtes ou dans des " habitats légers ". D'autres, à l'opposé, sont des " alterentrepreneurs " qui se fraient un chemin exigeant, socialement et écologiquement, dans l'économie de marché. Et le champ des expérimentations est vaste : agriculture paysanne et circuits de proximité, écovillages et habitats partagés, renouveau coopératif et solidarité inventive, éducation populaire et écoles alternatives.
C'est cette richesse et cette diversité que révèle ce livre, fruit d'une vaste enquête conduite pendant près de deux ans dans une dizaine de régions. L'auteur a recueilli de très nombreux témoignages et réflexions des acteurs de ce mouvement social invisible, souvent surprenants, toujours passionnants. L'ouvrage s'interroge enfin sur le sens de ce fourmillement d'initiatives. De très nombreux défricheurs rencontrés rejettent la politique, mais l'utopie concrète qu'ils vivent a bel et bien un sens politique. Pour autant, le changement social peut-il naître de l'essaimage d'alternatives locales ? Et, au-delà de la convergence vers des valeurs écologiques et sociales qui caractérise cette mouvance, comment définir la postmodernité à laquelle de plus en plus de gens aspirent ? -
Les ouvrières de l'après-68 n'ont plus grand-chose de commun avec leurs mères : elles ne sont ni fatalistes ni soumises. Et, de fait, grâce à leurs combats, de nouvelles lois ont révolutionné le travail et, plus largement, la société. Fanny Gallot a recueilli les témoignages précis des femmes engagées dans cette lente et profonde révolution. Des histoires surprenantes et émouvantes, en particulier celles des ouvrières de Chantelle et Moulinex, dont les luttes ont marqué l'actualité.
Alors que depuis la fin des années 1990, le monde ouvrier revient sur le devant de la scène avec des luttes de plus en plus dures (occupations, séquestrations, grèves de la faim, menaces de faire " sauter l'usine ", etc.), le rôle joué par les femmes a été passé sous silence. À la différence des hommes, elles ont souvent effectué leur carrière entière dans la même usine et subissent de plein fouet l'épreuve des restructurations ou de la liquidation pure et simple.
Qui sont ces femmes décidées à " en découdre " ? Ayant commencé à travailler après 1968, elles n'ont plus grand-chose de commun avec leurs mères : elles ne sont ni fatalistes ni résignées. Grâce à leurs combats, de nouvelles lois ont révolutionné le travail et, plus largement, la société. Elles ont obtenu d'être reconnues comme des salariée à part entière, et non pas comme des subalternes devant se contenter d'un salaire d'appoint. Elles ont mis en cause le pouvoir des petits chefs disposant d'un quasi-droit de cuissage. Elles ont donné sa dignité au travail en usine jusqu'alors considéré comme dégradant pour une femme. Elles ont changé le fonctionnement syndical en refusant de tout déléguer aux hommes. Les syndicats ont été obligés de prendre en charge des questions comme la contraception, l'avortement ou le partage des tâches familiales.
Fanny Gallot s'est appuyée, entre autres, sur les témoignages précis des femmes engagées dans cette lente et profonde révolution. Elle raconte leurs histoires surprenantes et émouvantes, comme celles des ouvrières de Chantelle et Moulinex, dont les luttes ont marqué l'actualité. -
Le deuxième volume de "Cette France-là" porte sur les raisons qui ont amené les gouvernements européens à élever l'immigration au rang de problème prioritaire, et ensuite sur la manière dont ils sont parvenus à légitimer une politique dont le ressort est la constitution d'une minorité fragile en objet de préoccupation phobique.
-
Émissions télé à succès, radio, presse quotidienne et magazine, Internet, rayonnages des libraires, pléthore de festivals : la cuisine n'a jamais été aussi omniprésente.
Mais, quarante ans après l'avènement de la « nouvelle cuisine », le paysage de la gastronomie française a été complètement bouleversé. On a aujourd'hui affaire à un véritable système. Comment fonctionne-t-il ? Qui le représente ? Après avoir enquêté et rencontré de nombreux acteurs, Jean-Claude Renard, amateur averti et passionné, invite le lecteur à une promenade tantôt gourmande, tantôt ironique et drôle, dans un univers le plus souvent fermé au grand public, qui conserve jalousement ses petits secrets.
-
-
Rien n'est sacré, tout peut se dire ; réflexions sur la liberté d'expression
Raoul Vaneigem
- La découverte
- Cahiers Libres
- 7 Avril 2015
- 9782707186638
" Il n'y a ni bon ni mauvais usage de la liberté d'expression, il n'en existe qu'un usage insuffisant. " L'affirmation de Raoul Vaneigem donne le ton de cet essai qu'il consacre à la liberté la plus fondamentale de l'être humain. Un texte sans concession pour défendre une liberté qui ne doit, d'après lui, rencontrer aucune limitation, qu'elle soit politique, morale ou juridique.
Contre les vérités-sanctuaires et les secrets d'État, contre les lois sur la calomnie, le racisme et la pornographie, l'auteur considère qu'on ne combattra et vaincra la bêtise et l'ignominie qu'en travaillant à faire disparaître les conditions qui les rendent possibles. Il affirme haut et fort : " Autorisez toutes les opinions, nous saurons reconnaître les nôtres, nous les combattrons, nous apprendrons à annuler la force attractive des nuisances. [...] Nous les combattrons par la seule critique qui les puisse éradiquer : en pensant par nous-mêmes... " L'enjeu de l'usage illimité et entier de la liberté d'expression est, pour Raoul Vaneigem, que l'homme parvienne enfin à sortir de son état de minorité et de dépendance, à se restaurer dans sa pleine humanité.
Ce texte, d'une grande qualité littéraire, met en pièces les idées reçues qui courent dans le débat public. Il ébranle les certitudes raisonnables des bien-pensants et bouscule les bonnes intentions des juges et des apprentis censeurs qui toujours veulent imposer des limites à une activité qui ne peut en tolérer aucune.
-
" imaginez.
Imaginez une pièce de la taille de votre salle de bains et imaginez que vous êtes condamné à y vivre, à y manger, à y dormir, à y soulager vos besoins naturels, à y rêvasser, à y pleurer et surtout, surtout, à y attendre. imaginez que c'est pour tout le reste de votre existence que vous êtes condamné à l'attente. imaginez ce que c'est qu'attendre, attendre et attendre ; attendre la mort. moi, je n'ai pas besoin d'imaginer.
Je "vis" dans cette pièce, tout comme trois mille hommes et femmes dans trente-huit états des états-unis. ça s'appelle le "couloir de la mort". moi, j'appelle ça l'enfer. " condamné à mort pour le meurtre d'un policier en 1982, mumia abu-jamal continue de se battre pour obtenir la révision de son procès, entaché à l'époque de nombreuses irrégularités. ancien journaliste et militant, cet homme en sursis refuse de se taire, en dépit des humiliations et de la censure que l'administration pénitentiaire lui impose : il reprend donc le combat et dénonce l'injustice et les dérives du système politique et judiciaire américain, les conditions de vie dans le couloir de la mort, la situation sociale des noirs américains, et livre ses analyses du monde contemporain, tel qu'il lui apparaît du fond de sa cellule.
Condamné au silence est le livre poignant et révolté d'un prisonnier symbole qui a reçu le soutien d'un grand mouvement de solidarité internationale.
-
Les gars du coin
Nicolas Renahi
- La découverte
- Textes A L'appui ; Enquetes De Terrain
- 15 Septembre 2005
- 9782707146700
-
Liberté, sexualités, féminisme : 50 ans de combat du planning pour les droits des femmes
Mouvement Francais Pour Le Planning
- La découverte
- 9 Février 2006
- 9782707144898
Le récit passionnant d'un combat de 50 ans au service de la cause des femmes C'est en 1956 que le Mouvement français pour le planning familial (MFPF) commence son combat pour rendre aux femmes la maîtrise de leur corps. Dans les années 1960, ses militantes luttent pour obtenir la légalisation de la contraception. Face à un pouvoir conservateur, elles sont alors contraintes à l'illégalité et ne reculent devant aucun risque pour franchir cette première étape sur le chemin de l'émancipation des femmes. Dans les années 1970, le Planning opte à nouveau pour l'action subversive : il n'hésite pas à pratiquer dans ses permanences des avortements clandestins, avec pour ambition de faire pression sur le gouvernement et d'obtenir une loi autorisant l'avortement. Depuis 1956, toutes les générations de femmes aux commandes du MFPF ont ainsi fait preuve d'un courage et d'une détermination sans limites pour ébranler le système qui, depuis des siècles, maintient les femmes dans un rôle de subalternes. Avec une énergie et une volonté intactes, les féministes du Planning poursuivent aujourd'hui leur lutte, en s'attaquant aux oppressions les plus souterraines dont les femmes sont encore victimes, en combattant les stéréotypes et les comportements sexistes et en tentant de briser la loi du silence qui étouffe le drame des violences faites aux femmes. Dans cet ouvrage passionnant et extrêmement documenté, les militantes racontent ce combat qu'elles livrent depuis un demi-siècle à la domination masculine, à ses lois et à ses mentalités. Des photographies inédites viennent illustrer leurs propos.
-
Quand les femmes auront disparu ; l'élimination des femmes en Inde et en Asie
Bénédicte Manier
- La découverte
- Poches Decouverte
- 11 Septembre 2008
- 9782707156242
Entre 1990 et 2005, l'Asie a vu le nombre de « femmes manquantes » passer de 100 millions à 163 millions : toutes ces absentes sont des petites filles qui n'ont pas pu naître, qui ont été tuées à la naissance ou qu'on a laissées mourir en bas âge.
L'Asie rejette les filles au nom de préjugés liés à l'honneur, de croyances religieuses et de plus en plus, de calculs économiques qui font des garçons un investissement pour l'avenir et des filles une charge. En Inde, par exemple, la dot nécessaire à leur mariage en fait un insupportable fardeau financier. Echographie et avortement sont donc utilisés à grande échelle pour se débarrasser des foetus féminins, tandis qu'infanticides et abandons de bébés filles sont loin d'avoir disparu.
Fruit d'une longue enquête de terrain, ce livre rend compte de cette impressionnante réalité. Bénédicte Manier relate l'élimination organisée des petites filles et ses répercussions, en particulier en Inde : femmes obligées d'avorter, célibataires ne trouvant plus d'épouses, fiancées vendues et « partagées » entre plusieurs hommes...
Cette nouvelle édition, enrichie d'une postface dévoilant les données les plus récentes, décrit l'émergence en Asie d'une génération de plusieurs dizaines de millions d'hommes seuls. Et ce déficit de femmes, inédit dans l'histoire de l'humanité, aura des conséquences sociales difficiles à imaginer...
-
Puisqu'il faut bien mourir
Véronique Fournier
- La découverte
- Cahiers Libres
- 21 Mai 2015
- 9782707186218
Le docteur V. Fournier, qui dirige depuis sa création le Centre d'éthique clinique de l'hôpital Cochin, raconte les histoires de familles et de patients qu'elle a accompagnés, souvent sur plusieurs années, et l'évolution de sa réflexion. Elle a pu observer, sur le terrain, les manifestations très concrètes de ces demandes, les réactions au sein du corps médical, dans le débat public etc. Un témoignage irremplaçable d'un médecin dont les positions ont évolué au fil des années.
La contrepartie des progrès de la médecine est que souvent la mort ne vient plus toute seule. Dans bien des cas, il faut désormais décider qu'elle survienne et faire quelque chose si l'on veut qu'effectivement elle arrive. Si la médecine a changé nos vies, elle a donc également transformé nos morts. Tout comme elle participe à brouiller chaque jour un peu plus les frontières entre ce qui est encore une vie et ce qui peut-être n'en est plus tout à fait une. Si bien que, parfois, les patients - ou leurs familles pour eux - en viennent à réclamer la mort, lorsque celle-ci se fait vraiment trop attendre. C'est alors que des conflits peuvent naître entre ceux qui supplient pour que l'on aide à ce que cette fin puisse enfin advenir, et ceux qui à l'inverse ne veulent surtout pas aller dans cette voie.
C'est dans cet espace que s'inscrit le travail du Centre d'éthique clinique de l'hôpital Cochin, que dirige Véronique Fournier. Dans ce livre, elle raconte quelques-unes des histoires qu'elle a accompagnées depuis dix ans : comment s'expriment ces demandes, qui les porte, comment y réagissent les équipes soignantes, et quels débats elles suscitent au sein du groupe citoyen d'éthique clinique qui travaille à ses côtés.
Peu à peu, ces histoires ont fait évoluer sa position sur cette difficile question : faut-il et jusqu'où peut-on aider à mourir ? C'est cette évolution qu'elle relate ici, de ses réticences premières à sa conviction de plus en plus nette que les médecins ne peuvent pas refuser d'aider à mourir ceux qui sont à l'extrémité des possibilités de la médecine et qui n'en peuvent plus. En espérant qu'expliquer pas à pas le chemin parcouru pourra, peut-être, aider d'autres à s'y risquer à leur tour. -
L'école du soupçon les dérives de la lutte contre la pédophilie
Marie-Monique Robin
- La découverte
- Cahiers Libres
- 26 Janvier 2006
- 9782707146755
Après avoir toujours nié l'existence d'abuseurs sexuels dans ses rangs, l'Éducation nationale a opéré une volte-face au milieu des années 1990 : la pédophilie a enfin été dénoncée et poursuivie. Mais, sous l'effet de la pression médiatique, cette salutaire prise de conscience a conduit l'État à adopter un dispositif de contrôle inadapté. C'est ce que montre Marie-Monique Robin dans ce livre, fruit d'une investigation approfondie sur les dérives de la lutte indispensable contre les pervers.
Après avoir toujours nié l'existence d'abuseurs sexuels dans ses rangs, l'Éducation nationale a opéré une volte-face au milieu des années 1990 : grâce aux militants de la protection de l'enfance, la pédophilie a enfin été dénoncée et poursuivie. Mais, sous l'effet de la pression médiatique, cette salutaire prise de conscience a conduit l'État à adopter un dispositif de contrôle inadapté, qui mine en profondeur l'ensemble du corps enseignant. Et qui menace à terme l'équilibre de nos enfants. C'est ce que montre Marie-Monique Robin dans ce livre, fruit d'une investigation approfondie sur les dérives de la lutte indispensable contre les pervers. En effet, depuis l'adoption en août 1997 de la circulaire Royal, qui impose le signalement au procureur du moindre " fait " suspect, les accusations de pédophilie en milieu scolaire se sont multipliées. D'authentiques coupables ont été démasqués, mais des centaines d'innocents ont également vu leur vie brisée. Or, depuis 1999, près de trois affaires sur quatre se sont conclues par un classement sans suite, un non-lieu ou une relaxe. Grâce à ses enquêtes et à l'expérience de la Fédération des autonomes de solidarité, la principale association d'enseignants, Marie-Monique Robin rapporte ici des témoignages bouleversants d'enseignants injustement mis en cause. Et elle explique comment la plupart de leurs collègues ont modifié en profondeur leurs comportements vis-à-vis des élèves, s'interdisant désormais le moindre contact physique. Entre la protection des victimes et le respect de la présomption d'innocence, faut-il vraiment choisir ? L'alerte à l'enseignant pédophile nous interpelle sur l'école que nous souhaitons : celle du soupçon ou celle de la confiance ? Et sur la société de demain, où les enfants d'aujourd'hui auront été conditionnés à assimiler à la perversion tout contact physique avec l'adulte.