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Les Indes savantes
-
Rois et serfs : Un chapitre d'histoire capétienne ; Et autres écrits sur le servage
Marc Bloch, Dominique Barthélemy
- Les Indes savantes
- La Boutique De L'Histoire
- 15 Mars 2025
- 9782846546973
Le livre et les articles qui composent ce recueil devraient être lus dans toutes les universités, au cours de méthodologie historique.
Ils ont un thème commun : l'étude de la servitude médiévale à partir de l'affranchissement. Marc Bloch, démystifie ce dernier : il ne le trouve ni gratuit ni philanthropique, il se demande si, en amont, les hommes subissaient bien un indiscutable servage, et il doute qu'en aval, tout ait vraiment été meilleur pour eux. De 1911 à 1937, il revient régulièrement aux dossiers franciliens du : xiiie siècle, heuristiques pour lui, pédagogiques à l'égard de ses lecteurs. Et lorsqu'il se lance sur la piste des mystérieux colliberti, c'est pour bientôt reparler d'une dérive du statut des affranchis. [...]
Marc Bloch, à travers ce livre et ces articles rédigés d'un style alerte et sûr, a donc jeté les bases d'une histoire à deux vitesses de la servitude médiévale : celle de l'idée, plutôt lente, et celle, plus rapide, de ses mises en pratique. En même temps, il a proposé une lecture fine des sources : on ne devrait pas s'étonner de voir les critères serviles incertains ou changeants ; un même mépris social pouvait envelopper au xiiie siècle des paysans aux charges et aux conditions assez diverses, ce qui rend bien compte du contraste entre la littérature et les chartes, la première ayant du servage une conception extensive, les secondes visant, occasionnellement, des servages spécifiques. [...]
Tout de même, les vues de Marc Bloch, en tant qu'historien de la servitude, n'ont été généralement ni assez comprises, ni assez utilisées. C'est pourquoi il faut réparer ces lacunes en prenant sa pensée comme base de nouvelles réflexions. [...]
Ce qu'il faut lire, aujourd'hui, de Marc Bloch avec le plus d'attention, ce sont ses articles, tout vibrants de combats, de suggestions, dans la proximité des sources médiévales. Ils sont animés par un extraordinaire effort de pensée. Ils incitent à maintenir vive et exigeante une réflexion sur les sociétés du passé qui, tout à la fois, fasse écho et serve d'appui à une approche lucide, difficile et indispensable, de notre propre société. -
Samuel de Champlain : Aux origines de l'Amérique française
Eric Thierry
- Les Indes savantes
- Americana
- 2 Janvier 2025
- 9782846546911
Fondateur de la ville de Québec et explorateur de l'Acadie, de la Nouvelle-Angleterre, de la vallée du Saint-Laurent et de l'Ontario, Samuel de Champlain a consacré la plus grande partie de sa vie au développement de l'Amérique française. Connaître l'environnement familial, social, politique et religieux de Champlain est une entreprise de taille à laquelle Éric Thierry s'est consacré pendant plus de trente ans. Il a non seulement assimilé les textes français, canadiens ou américains sur la question, mais il est aussi retourné aux archives. Il a déniché à la Bibliothèque nationale de France, aux Archives nationales, dans plusieurs dépôts d'archives départementales et même à l'étranger, des documents méconnus qui ont permis de reconstituer les réseaux d'influence, les intérêts économiques en jeu, les rivalités politiques ou religieuses pesant sur les décisions du roi.
Éric Thierry propose une biographie renouvelée du « père de la Nouvelle-France ». Il plante le décor de la France de Henri IV et de Louis XIII, marquée par les guerres de religion et les révoltes des Grands. Il nous emmène dans une Amérique du Nord divisée par des conflits entre nations autochtones et en proie aux convoitises des puissances européennes. Il nous révèle le destin hors du commun d'un jeune cartographe formé dans un service de renseignements, d'un explorateur éprouvé par de rudes expéditions, d'un colonisateur déçu par l'ingratitude des puissants et de l'artisan d'alliances devenu le bâtisseur d'une Amérique métissée. -
Les Vies amoureuses de Pierre Loti : Ciel d'équinoxe
Bruno Vercier
- Les Indes savantes
- Rivages Des Xantons
- 23 Janvier 2025
- 9782846546843
Après m'être intéressé aux livres de Pierre Loti (articles, colloques, éditions critiques), à son enfance, à sa Maison, à ses voyages, à ses portraits, à ses photographies, à ses dessins, à son Journal, à ses goûts musicaux, j'aborde cette fois un nouvel aspect de ce personnage si complexe, si fascinant : ses vies amoureuses. Le pluriel s'impose en ce domaine où Loti est encore plus insaisissable qu'ailleurs : vie sentimentale, vie érotique, vie conjugale, amour paternel, amitiés passionnées féminines ou masculines, passions dévorantes et à chaque fois plus fatales que la fois précédente, mariages pour rire ou pour de bon, bigamie plus ou moins officielle, duchesses ou princesses, actrice parisienne célèbre ou prostituées de la kasbah, gitanes ou portefaix, rencontres de hasard ou rendez-vous longuement désirés, le désir de Loti ne connaît ni limite ni tabou. Et puis, au centre, l'amour pour sa mère, le seul qui ne le déçoive pas, qui le rassure, qui lui permette d'échapper à l'angoisse du temps qui passe, de la jeunesse qui s'enfuit.
Tout cela, c'est Loti qui l'écrit dans son Journal. Ce livre est avant tout un montage d'extraits du Journal, qu'accompagnent quelques commentaires qui disent, avec un peu d'ironie parfois, mon étonnement ou mon scepticisme. Mais aussi mon admiration devant l'art avec lequel Loti joue avec le thème - répétition et variations - et les circonstances : l'amour au fond de la jungle de Singapour est bien différent de l'amour sur la tourelle d'Hendaye. Le Journal a été censuré, par Loti lui-même et par ses héritiers : l'étonnant est qu'il nous permette encore d'évoquer cette vie amoureuse si multiple, si surprenante avec tant de savoureux détails. -
"C'est loin mais c'est beau" : Une biographie corrézienne de Jacques Chirac
Jean-Michel Valade
- Les Indes savantes
- La Boutique De L'Histoire
- 23 Janvier 2025
- 9782846546836
Depuis qu'il est devenu un personnage public lors des années 1960, Jacques Chirac n'a jamais cessé d'intéresser les journalistes. Sa présence constante, durant près de cinq décennies, sur le devant de la scène politique nationale y est pour beaucoup, à l'évidence. En quelque sorte il s'est invité dans la vie quotidienne des Français. Nombreux sont donc les livres qu'il a suscités.
Biographies ou essais, ils racontent l'homme, ses faits et gestes, ses succès et ses échecs, sa famille, jusqu'à ses amours... Tout ou presque a été dit et écrit sur Chirac. Tout et son contraire aussi...
Le « Grand », surnom affectueux qu'on lui donne en Corrèze, sa terre d'élection, est une excellente et inépuisable veine éditoriale. Ainsi donc, un énième livre sur Jacques Chirac vient s'ajouter à cette avalanche de travaux.
Mais, à la différence des autres, il est exclusivement consacré à la dimension corrézienne de celui qui a présidé aux destinées du pays pendant douze ans. Symboliquement découpé en dix-neuf chapitres - un nombre qui parle aux Corréziens -, il s'efforce de retracer les liens entretenus par cet homme avec le département de ses ancêtres devenu sa terre d'élection. Une terre qu'il n'a jamais abandonnée, même lors de la campagne présidentielle en vue de sa réélection. Là, quant à l'approche du printemps 2002 il arpente par une journée pluvieuse « sa » Corrèze, ferme après ferme, les caméras de télévision saisissent, avec délectation, son antienne « C'est loin mais c'est beau ». La formule a fait florès et on s'est moqué. Pourtant, ce petit mot cordial de Chirac, supposé exprimer sa spontanéité naturelle auprès des paysans corréziens, caractérise assez bien l'homme dans ses relations avec un territoire qu'il a dû quitter, fonctions politiques suprêmes obligent, mais qu'il ne peut se résoudre à oublier tout à fait. -
La Mère du royaume : Les Formes de la pensée en Chine ancienne : Essais sur les systèmes de représentations?: langage, politique, religion
Jean Levi
- Les Indes savantes
- Mondes Chinois
- 27 Mars 2025
- 9782846546874
Le présent ouvrage réunit des essais et des articles rédigés au cours de quarante ans de recherches sur la Chine ancienne. Ces écrits, au prix de quelques réaménagements et agencements, fournissent un tableau assez complet de la société chinoise de la période de la fin des Printemps et des Automnes et des Royaumes combattants, non pas dans son évolution, dans son déroulement linéaire, dans sa diachronie, mais dans sa tache, dans son instantanéité spirituelle, c'est-à-dire son essence. C'est en ce sens que ce livre est le double et le contraire d'une histoire de la Chine ancienne, dans ses dimensions événementielles, économiques ou intellectuelles : dans son dessin.
Un premier ensemble réunit des études ayant trait au langage - entendu au sens large des formes de structuration du réel. Ce n'est pas tant le langage dans son rapport à la pensée qui est l'objet de la recherche que la façon dont la pensée chinoise a pensé le langage. C'est ainsi qu'a été isolée une constellation de trois notions cardinales, nourrissant entre elles des relations complexes : le Rite, la Parole et l'Écriture. C'est à partir de cette dialectique triangulaire que le monde et la société ont été appréhendés par les Chinois de l'antiquité selon une rationalité spécifique qui peut être considérée comme le pendant inversé du logos de la tradition grecque.
Le second volet traite encore de la pensée, mais examinée sous un angle plus politique. Étant entendu qu'en Chine il existe une mystique de la Domination, il y est question de la nature transcendante du pouvoir, en raison de l'exacte correspondance établie par l'idéologie absolutiste qui prévaut à l'orée de l'unification entre le fonctionnement de la machine étatique et l'ordre naturel. La conversion en espace administratif des anciens collèges cultuels, loin de dépouiller l'appareil d'État de toute charge sacrale, lui a conféré une dimension transcendante ; il apparaît comme l'opérateur de la diffraction de l'Ordre du Monde dans l'ordre social, si bien que la figure du souverain en vient à coïncider avec le principe indéterminé source de toute détermination. -
Courbet. L'Enterrement à Ornans : Un tombeau pour la République
Jean-Luc Mayaud
- Les Indes savantes
- La Boutique De L'Histoire
- 22 Août 2024
- 9782846546751
L'Enterrement à Ornans est généralement présenté comme « les colonnes d'Hercule du Réalisme ». Dès sa présentation au Salon de 1850-1851, il fut l'objet d'une violente polémique et son auteur fut accusé de peindre « le laid », « le trivial », « l'ignoble ». La forte personnalité du « maître d'Ornans », les engagements politiques qui lui ont été prêtés - notamment pendant la Commune de 1871 - et sa mort en exil en 1877 ont contribué pendant plus d'un siècle à une lecture univoque de l'Enterrement: manifeste réaliste, il ne pouvait que représenter le petit peuple paysan... L'application des méthodes de la prosopographie historique aux figurants de l'Enterre-ment, le recours aux documents originaux - innombrables comptes rendus de presse, correspondances... - et la prise en compte des travaux les plus récents sur Courbet et son oeuvre permettent de proposer une relecture du tableau aujourd'hui installé au Musée d'Orsay à Paris.
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La diplomatie ne s'est pas encore rendue inutile
Jean-François de Raymond
- Les Indes savantes
- 5 Points
- 14 Novembre 2024
- 9782846546799
L'exercice immémorial de la diplomatie est l'une des plus anciennes marques de civilisation. Or aujourd'hui où se rassemblent les nations du monde en des «?conférences des parties?» (COP) en vue d'assurer les conditions de la survie commune, certaines rivalisent pour développer des moyens de suppression mutuelle que seule la crainte de leur disparition les dissuade d'utiliser, et l'Humanité reste atteinte par la pathologie intestine de la guerre qui ensanglante des régions du monde.
C'est pourquoi le scepticisme se répand sur la capacité de la diplomatie à réguler la tension entre l'aspiration commune à la concorde et les volontés des souverainetés exacerbées. Pourtant l'histoire rappelle que la diplomatie ne s'est pas davantage rendue inutile que le processus de civilisation ne s'est exténué. On est ainsi fondé à questionner son institution et à s'interroger sur son exercice dont l'enjeu n'est autre que la survie de l'Humanité et la survivance des cultures. -
Les étrangers de la MOI dans la Résistance
Claude Collin
- Les Indes savantes
- La Boutique De L'Histoire
- 9 Novembre 2023
- 9782846546577
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, les étrangers sont entre 2,5 et 3 millions sur le territoire français. Les premiers venus, Italiens et Polonais, sont des immigrés économiques arrivés en France au lendemain de la guerre de 1914?-?1918 pour combler les vides dans le prolétariat français.
Mais les événements qui secouent l'Europe et le Moyen-Orient entre les deux guerres produisent aussi un afflux non négligeable de réfugiés et d'apatrides vers la France. Arméniens, Juifs, antifascistes fuyant l'Italie de Mussolini, antinazis fuyant l'Allemagne d'Hitler, Autrichiens refusant l'Anschluss et enfin républicains espagnols chassés par la victoire de Franco.
Les communistes étrangers séjournant sur le territoire français restent sous l'autorité du PCF et doivent s'affilier à une cellule de ce parti, mais ont la possibilité de s'organiser en « sous-sections par nationalité » ou « sous-sections de langue ». La Main-d'oeuvre étrangère (MOE)?-?puis Main-d'oeuvre immigrée (MOI)?-?est née.
La construction des FTP-MOI, comme celle des FTPF, est lente, progressive, non entièrement pensée et maîtrisée, même si, en arrière-plan, le PCF et la MOI proposent une ligne politique et militaire à suivre. L'organisation des FTP-MOI est calquée sur celle des FTPF.
Enfin, si les chiffres d'actions cités sont particulièrement impressionnants en soi, ils le sont encore plus quand on les rapporte au nombre réduit de combattants impliqués : les FTP-MOI parisiens étaient sans doute moins de 120. Toulouse ne comptera jamais plus de vingt à trente membres. Quant aux FTP-MOI de Lyon et Grenoble, ils sont moins de cent jusqu'à la veille du débarquement. -
Le Mur de l'Atlantique en Aquitaine : Maîtres d'ouvrages et travailleurs forcés
Peter Gaida
- Les Indes savantes
- Aquitaine
- 11 Juillet 2024
- 9782846546737
En juin 1944, la côte atlantique en France est devenue le théâtre de ce qui fut l'une des plus grandes batailles militaires de l'histoire. La littérature sur le débarquement allié en Normandie est considérable.
Moins connus sont les efforts du Troisième Reich pour empêcher cette invasion. La construction du « Mur de l'Atlantique » le long des côtes de l'Europe occidentale en a fait une des plus grandes structures défensives de l'histoire militaire.
Le présent ouvrage traite de cette construction militaire, dont les vestiges se trouvent encore aujourd'hui sur de nombreuses plages en Europe occidentale. Il entend faire connaître la tragédie humaine de la construction du Mur de l'Atlantique en France par de nombreux travailleurs forcés du régime nazi et comprendre dans quelle mesure la collaboration économique de la France de Vichy a été importante pour sa construction.
L'ouvrage décrit une partie du Mur de l'Atlantique qui a connu une existence presque tranquille : les côtes de l'Aquitaine dans le Sud-Ouest, une région qui, avec sa métropole de Bordeaux, est devenue un avant-poste stratégique dans l'Europe d'Hitler : d'une part, son port sert au trafic avec le Japon et d'autre part, la ville abrite dans un gigantesque bunker une flotte de sous-marins allemands qui mène pendant cinq années une guerre sans pitié dans l'Atlantique. -
Le crime de la comtesse de Tilly : Saintes, 1880
Didier Jung
- Les Indes savantes
- Aquitaine
- 27 Juin 2024
- 9782846546676
Ce mardi 18 mai 1880, dans la coquette ville de Saintes, une insouciante et jolie demoiselle s'apprêtait à s'engager dans l'étroite rue Monconseil, perpendiculaire à la Charente.
Après avoir déjeuné chez sa mère, où elle demeurait, elle reprenait le chemin de l'atelier où elle travaillait comme couturière.
À peine avait-elle pénétré dans la rue Monconseil qu'une femme élégante d'une trentaine d'années, postée sur le seuil de son hôtel particulier, la héla : « Mademoiselle ! Mademoiselle ! »
La jeune fille se retourna et reçut à deux reprises, un puissant jet d'acide au visage, qui la défigurera à vie.
Cette sauvage et cruelle agression, survenue dans la paisible cité charentaise, va avoir un retentissement considérable. La presse locale, régionale et nationale en fera ses délices, jusqu'à un quotidien néo-zélandais qui en rapportera les principaux épisodes.
Un célèbre écrivain, Alexandre Dumas fils, se passionnera pour cette affaire.
Cette affaire retentissante en son temps, témoignage de la société de l'époque, fait écho au meurtre raconté et analysé par Jacques-Edmond Machefert dans la même collection : Saintes frayeurs. Saintes 1961. -
L'esclavage et son ombre Tomes 1 et 2 : L'île Bourbon aux XIXe et XXe siècles
Hubert Gerbeau
- Les Indes savantes
- Rivages Des Xantons
- 14 Septembre 2023
- 9782846546447
« On s'étonnera peut-être que le titre de la thèse, qui s'applique à deux siècles d'histoire, ait privilégié le terme « Bourbon » plutôt que celui de « Réunion ». L'île ne s'appelle Bourbon que sous l'Ancien Régime et pendant une partie du XIXe siècle mais l'usage peut en être préféré à celui de Réunion encore au siècle suivant. (...) Si l'usage peut justifier cette appellation, la principale raison du choix de cette dernière est autre : la société bourbonnaise, pendant les quelques décennies du XIXe siècle où elle portait officiellement ce titre, était une société d'esclavage hantée par la liberté, espoir pour les uns, menace pour les autres. Après 1848, la société réunionnaise, société de liberté, nous semble marquée par de tels archaïsmes que le nom de Bourbon, plus que tout autre, marque peut-être la fixation sur un passé de servitude vécu par ses membres. Ombre d'un esclavage, dont les uns gardent la nostalgie et dont les autres, portent le poids, réel ou fantasmatique, poids de chaînes, de misère, de mépris, de léthargie ou de fureur. [...] Ces sociétés, qui avaient connu ou connaissaient l'esclavage et paraissaient avoir abandonné le problème, n'exigeaient-elles pas de leurs membres qu'ils oublient des pans entiers, voire la totalité de l'esclavage, sauf à n'en mémoriser que les affabulations dont elles étaient porteuses ? Loi du silence. (...) Silence des uns et des autres : ne pouvait-on penser qu'il y avait un lien entre ces deux formes de silences, et que finalement ils se rejoignaient ? Triviale était sans doute l'explication initiale du silence servile : ce n'était pas pour les entendre qu'on avait acheté des esclaves mais pour en tirer un profit ou un plaisir. L'absolue domination que semblait légitimer un voisinage dangereux entraînait-elle à des excès que l'on voulait taire ? (...) Les maîtres avaient défendu l'esclavage quand il était menacé ; leurs descendants, s'en accommodant bien ou mal, recevraient le souvenir du combat - voire le combat lui-même - en héritage. Dans les limites de cette pugnacité, le silence pouvait être rompu, la mémoire recevoir droit d'exercice. Restait à savoir si, par la parole ou l'écriture, les souvenirs étouffés avaient été - étaient - susceptibles de surgissements ; si cette société qui paraissait avoir beaucoup oublié, qui s'affirmait trahie par sa mémoire, aurait à en supporter de plus cruelles trahisons, une fois décryptés certains signes. » Hubert Gerbeau
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Claude Bénard : peintre passionné des Charentes
Annie Reuf-bénard
- Les Indes savantes
- Aquitaine
- 4 Juin 2022
- 9782846546058
« Claude Bénard fut mon voisin au coeur du quartier Victor Hugo d'Angoulême. [...] J'allais le visiter dans son atelier, l'écouter, l'admirer et même poser pour lui. Il savait tout des arts à Angoulême à l'époque contemporaine et avait côtoyé les peintres régionaux du XXe siècle dont les toiles ornent nos musées ou salons. Je me souviens d'un homme qui portait la barbe blanche et fumait la pipe. L'oeil était vif et l'âme méditative, le coeur doux, la conversation riche et passionnée. Dans son atelier, un merveilleux voyage hors du temps s'annonçait pour moi au travers des songes de l'artiste fixés de sa main géniale sur la toile, le bois, le cuivre ou le papier. J'étais dans le haut lieu du surréalisme en Charente. Le décor est resté fidèlement dans ma mémoire : une pièce de bois, un éclairage zénithal, le chat silencieux et les oeuvres en multitude. Ici l'artiste travaillait chaque jour en paix. [...] Par l'intermédiaire de la force créative de Claude Bénard, les fleurs osaient danser tandis que des personnages sortis de ses songes, filiformes, occupants des espaces irréels ou connus invi- taient à la méditation. Le souvenir de la contemplation de ces oeuvres si uniques demeure pour moi un enchantement. Il y a tant à puiser au plus profond de ces réalisations où rêve et réalité se confondent. » Florent Gaillard, Directeur des Archives et du Musée du Papier d'Angoulême
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Le Vietnam, de la « protection » de la France à l'influence américaine : 1953-1956
François David
- Les Indes savantes
- Etudes Asie
- 29 Juin 2023
- 9782846546355
La délicate transition des années 1950, au Viêtnam - de la puissance coloniale française à la protection américaine - illustre la complexité des relations entre puissances occidentales, au sein d'une même alliance. L'Indochine offre alors un exemple exceptionnel de transfert d'empire, d'une «?translatio imperii?» que l'on peut dater avec précision: 1954.
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Le manuscrit de Magerøya ou le Tombeau des quatre ours
Bruno Baverel
- Les Indes savantes
- Le Cannibale
- 7 Mars 2024
- 9782846546607
En Norvège, au mois de janvier 1955, par le plus grand des hasards fut retrouvé sur l'île de Magerøya un manuscrit défraîchi oublié dans la bibliothèque d'une ancienne infirmerie militaire.
Daté du 6 octobre 1926, sur les pages jaunies du vieux manuscrit étaient relatées les mémoires d'un nommé Mathurin Tardy dont certains ici parmi les plus anciens avaient gardé le vague souvenir d'un docteur français qui exerça autrefois la médecine à Honningsvåg, la capitale de l'île sur la côte sud. -
Mémoire et oubli de la 1re Armée Rhin et Danube
Jean-Arthur Noïque
- Les Indes savantes
- La Boutique De L'Histoire
- 25 Janvier 2024
- 9782846546614
Le 8?mai 1945 à Berlin, le général de Lattre de Tassigny, commandant en chef de la 1re Armée Rhin et Danube, signe au nom de la France l'acte de capitulation de l'Allemagne.
Depuis sa création en décembre?1943, la 1re Armée s'est emparée de l'île d'Elbe, a débarqué en Provence le 15?août 1944 et a libéré le tiers du territoire national. Elle a pénétré de vive force en Allemagne avant de terminer la guerre en Autriche. C'est la dernière armée française victorieuse depuis 1918. -
Chroniques de l'extrême humanité
François Badaire
- Les Indes savantes
- 5 Points
- 7 Novembre 2024
- 9782846546805
Faut-il maintenir les derniers peuples isolés de la planète à l'écart du monde moderne ? À quoi ressemble la démocratie directe chez certains peuples indigènes ? Le concept de biorégionalisme peut-il s'appliquer à certaines luttes territoriales ? Les restes humains rapportés de nos guerres coloniales doivent-ils rester dans nos musées ? Voici quelques-unes des questions auxquelles les Chroniques de l'extrême humanité tentent de répondre, à partir d'exemples concrets.
À mi-chemin entre le journalisme et l'anthropologie politique, ce livre est un voyage au sens large, à la fois géographique et intellectuel. Sous forme de « chroniques », c'est-à-dire de récits sur la réalité du monde à une époque donnée, il nous parle de ces peuples des confins et des milieux extrêmes, peut-être encore dotés d'une humanité que nous sommes en train de perdre.
Ces peuples sont menacés de disparition, ou plutôt de dilution dans une mondialisation capitaliste. La défense de leurs droits est ici présentée comme un moyen de lutter contre un rouleau compresseur qui détruit à la fois les modes de vie respectueux de l'environnement et la planète. Elle est part de l'idée que la diversité culturelle est une valeur en soi et que le pseudo-universalisme européen n'est qu'un particularisme de vainqueurs.
L'Autre, les peuples autochtones, loin de représenter un stade primaire de notre évolution, deviennent plutôt un réservoir d'idées et de pratiques dans lesquelles il est encore possible de puiser pour retrouver confiance en l'avenir. -
Le Grand Voyage de Louis Benjamin Fleuriau de Bellevue (octobre 1788 à février 1793)
Christian Moreau
- Les Indes savantes
- Aquitaine
- 12 Septembre 2024
- 9782846546744
Au Siècle des Lumières, artistes, savants et intellectuels nantis, effectuent un Grand Tour, un voyage et parfois un séjour en Italie, véritable laboratoire à ciel ouvert pour l'archéologie, l'histoire et les sciences naturelles et particulièrement pour la géologie.
À 27 ans, Louis Benjamin Fleuriau de Bellevue, savant naturaliste rochelais, entreprend son Grand Voyage sur les traces de son Maître Horace Bénédict de Saussure. Pendant cinq ans il va découvrir l'Italie et la Suisse. Grâce aux archives du fonds Fleuriau et tout particulièrement ses carnets de voyages, nous avons pu reconstituer les grandes étapes de son périple.
Le 8 octobre 1788, il quitte Paris pour Genève, ville où il effectua son parcours scolaire et universitaire à l'Académie calviniste.
Puis, direction l'Italie, vers Naples via Marseille. Ensuite Venise en passant par Rome et la côte Adriatique. Traversée des Dolomites jusqu'à Innsbruck, avant de retourner à Florence où il séjourne un mois. De Naples il vogue vers Palerme, puis visite la Sicile, Malte, la Calabre et les îles Éoliennes.
Le retour vers Genève est fait en explorant la Toscane et l'île d'Elbe, la Lombardie, le Piémont et la Savoie. Fleuriau se rend ensuite à Londres via l'Allemagne et la Hollande. Il est finalement de retour à La Rochelle le 2 février 1793.
Au cours de ce voyage il emplit 22 caisses d'objets de toutes sortes qu'il utilisa pour ses travaux. Une partie de ses collections de roches et minéraux est conservée au Muséum de La Rochelle. Ce grand voyage est aussi une belle fresque de l'Italie en cette fin du XVIIIe?siècle. -
Shijing : « Classique des Poèmes »
Collectif
- Les Indes savantes
- Mondes Chinois
- 14 Janvier 2025
- 9782846546850
Au coeur de la culture lettrée de l'ancienne Chine, le Shijing (« Classique des Poèmes » ou « Livre des Odes ») est présent dans la littérature et la religion de la Chine depuis deux millénaires et demi. Premier des Cinq Classiques et référence ultime en matière poétique, depuis sa compilation à l'époque de Confucius. Cette édition bilingue accorde toute leur place à ses commentaires rédigés par les plus éminents auteurs de l'Antiquité jusqu'à nos jours. Une introduction générale permet de replacer dans ses contextes d'histoire, de sociologie et de religion cette oeuvre monumentale.
Une notice présente chaque partie de l'oeuvre et une notule chaque poème lui-même accompagné de notes philologiques, historiques et sociologiques. Plusieurs index permettent de retrouver dans ce vaste ensemble de plus de trois cents poésies chantées les thèmes et les noms qu'on y souhaiterait trouver.
Les quatre parties du Shijing procurent au lecteur une connaissance unique de la vie rurale et citadine de la haute Antiquité que n'offrent pas les textes historiques ou philosophiques des périodes ultérieures. Elles illustrent la vie des nobles dans laquelle la chasse, la guerre et la quête de prestige, qui s'illustre lors des banquets, se donne à voir, à entendre et à goûter dans des chansons à boire et des souhaits de longue vie.
Le Classique des Poèmes brille de tous ses feux pour faire comprendre autant qu'écouter la Chine ancienne, faite de nombreux pays si divers, celle qui n'a jamais cessé de scander ces vers que tout enfant apprend dès l'école.
L'auteur présente ici la première traduction intégrale en langue occidentale, bilingue et intégralement annotée d'après les commentateurs de toutes les époques, anciennes et contemporaines, de l'oeuvre poétique majeure qu'est le Classique des Poèmes. -
Journal Tome 3 ; 1887-1895
Pierre Loti
- Les Indes savantes
- Rivages Des Xantons
- 27 Avril 2012
- 9782846542944
Découvrez Journal - Volume 3, 1887-1895, le livre de Pierre Loti. L'officier de Marine Julien Viaud (Pierre Loti en littérature) est affecté à Rochefort, dans sa Saintonge natale, mais aussi sur la Côte d'Azur, en Méditerranée (dix ans après, il retrouve l'Afrique du Nord) et au Pays Basque. Il retourne à Constantinople, sur les traces d'Aziyadé. D'une mission au Maroc, il rapporte le premier de ses grands récits de voyages. Le long périple qu'il effectue en Terre sainte ne lui apporte pas les réponses qu'il en espérait. À quarante ans, il revient sur ses jeunes années et publie Le Roman d'un enfant (1890). Consécration suprême, l'écrivain est élu à l'Académie française en 1891. La fortune que lui rapportent ses livres lui permet de transformer sa maison natale en un très étonnant palais des merveilles. Ce Journal, toujours nourri de rencontres littéraires et mondaines, d'amitiés solides et variées, d'amours nombreuses, est constamment traversé d'interrogations sur la mort, sur la vie, sur le temps qui passe.
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La collection d'armes orientales de Pierre Loti
Stéphane Pradines
- Les Indes savantes
- Rivages Des Xantons
- 20 Juin 2019
- 9782846545211
Koummiya, nimcha et moukhala du Maroc; jambiya d'Arabie, katara du Yémen; bodezi de Bosnie, bichaq, khanjar et yatagan de l'Empire ottoman, etc.: la collection de Pierre Loti offre une large variété d'armes orientales. Certaines pièces, sobres, sont d'aspect modeste, d'autres richement ornées sont impressionnantes et quelques-unes, précieuses et rares, sont particulièrement remarquables. Tous ces objets forment un ensemble d'un grand intérêt historique et artistique. La publication de cette collection permettra aux néophytes de découvrir un domaine de l'histoire de l'art aussi riche que surprenant. Quant au public averti, il trouvera dans l'étude scientifique de ce corpus de nombreux éléments d'information pour compléter ses connaissances.
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"Catherine" : Catherine Varlin-Winter, résistante, militante, journaliste (1925-2004)
Claude Collin
- Les Indes savantes
- La Boutique De L'Histoire
- 30 Juin 2022
- 9782846546065
Née de parents juifs russophones arrivés en France au début des années 1920, Judith Haït-Hin a quinze ans lorsqu'en juin 1940 elle fuit la capitale devant l'avance allemande. Dès 1941, à Montpellier où sa famille s'est réfugiée, elle intègre un groupe de la MOI (Main-d'oeuvre immigrée). Fuyant l'entrée des Allemands en zone Sud, elle se retrouve, en novembre 1942, à Grenoble, en zone d'occupation italienne. C'est là qu'elle s'engage dans les FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la Main-d'oeuvre immigrée). En 1943, elle gagne Toulouse et devient Commissaire aux effectifs de la « 35e Brigade ». En 1944, elle est en Meuse, membre de l'état-major départemental des FTP, chargée d'organiser les nombreux étrangers qui séjournent dans les forêts du département. À la Libération, elle accompagne quelque temps le « Bataillon de la Meuse » qui sera intégré à la Colonne Fabien, puis à la 1re Armée du général de Lattre de Tassigny.
De retour à Paris, elle écrit pour diverses publications liées au PCF, avant de devenir journaliste à L'Humanité. À ce titre, elle est notamment envoyée en 1948 en Palestine et rend compte de la création de l'État d'Israël. En 1953, c'est elle qui sera, au sein du journal, la principale animatrice de la campagne de protestation contre la condamnation à mort des époux Rosenberg.
Ébranlée par les révélations du 20e Congrès du Parti communiste de l'URSS, puis par l'intervention soviétique à Budapest, elle quitte le PCF. Tentée un moment par la littérature, elle écrit et publie des poèmes, mais c'est vers le cinéma qu'elle se tourne finalement et devient productrice. Elle accompagnera des réalisateurs parmi les plus prestigieux, Joris Ivens, Chris Marker, Alain Resnais et bien d'autres. -
Un village anonyme, clone de dizaines d'autres villages, et qui pourrait se situer n'importe où en Saintonge ; un village qui aurait traversé les euphoriques années cinquante avec son cortège de personnages pittoresques, de petits métiers disparus (le tambour de ville, le maréchal-ferrant, le bourrelier, etc.), sa vie politique et associative... et son lot d'anecdotes savoureuses. Habitués du café du Centre, chez la Justine, ils sont quatre à s'y retrouver le dimanche après-midi pour une manille coinchée et à ne pas dédaigner le bian-cassis... Baptiste, cultivateur retraité ; Noël, célibataire endurci ; Alphonse, retraité de l'armée ; et Pamphile, le cordonnier du bourg.
Bon nombre de ces anecdotes sont authentiques - parole de conteur ! - c'est la raison pour laquelle elles sont rapportées sous le couvert de l'anonymat. Certaines ont été recueillies par mes oreilles innocentes d'enfant des années cinquante, dans la boutique de mes père et grand-père, bourreliers en Charente.
N.B. Toute ressemblance avec des personnages vivants ou ayant existé n'est absolument pas fortuite. -
Des racines coloniales du racisme "à la française" ; petit dictionnaire des insultes racistes
Alain Ruscio
- Les Indes savantes
- 5 Points
- 29 Octobre 2020
- 9782846545549
Quand il s'agit de blesser l'Autre, présumé faible et sans défense, l'imagination humaine est sans limites, le vocabulaire s'enrichit - mot contestable - en permanence. Quand, de plus, une communauté humaine est persuadée qu'elle est supérieure, quand elle est seule à posséder le Verbe, majuscule à l'appui, à traduire par mille canaux le regard méprisant ou condescendant, le flot se fait torrent. Durant quatre siècles, la dévalorisation des êtres à peaux noires, basanées, brunes, jaunâtres, croisés, puis soumis au joug, mena à des comparaisons insultantes: ces êtres étaient des sous-hommes, des animaux sans doute légèrement perfectionnés; ou, version douce, des éléments intermédiaires entre l'humanité réelle (la blanche), accomplie et l'animalité.
Aussi l'ère esclavagiste, puis la période coloniale ont-elles donné naissance à une grande quantité de mots insultants: les Maghrébins étaient des bicots, des crouïats, des troncs... les Noirs des négros, des bamboulas, des chocolats... les Indochinois des nha-qués... Parfois, des mots migraient: ainsi, bougnoules passa des Noirs aux Maghrébins. Les mots appliqués aux femmes de ces races inférieures connurent un sort parallèle, de bicote à négresse, en passant par bamboulette, etc. -
Les ouvriers du livre au XIXe siècle ; luttes sociales et révolutions 1848-1871
Norguez Marc
- Les Indes savantes
- La Boutique De L'histoire
- 4 Mars 2021
- 9782846545631
Les combats sociaux du XIXe siècle ont été largement animés par des ouvriers du livre (associations ouvrières, travil des femmes...) ainsi que les combats révolutionnaires (1848, Commune de Paris en 1871).