« Un homme qui ne marche pas ne laisse pas de traces », disait le dessinateur Georges Wolinski. Cette phrase pourrait décrire la petite révolution en cours dans la protection de l'environnement : la création d'espaces où l'être humain s'aventure peu et n'intervient quasiment plus, autrement dit le « réensauvagement ».
Le terme n'a rien de commun avec celui lancé dans le débat public pour nourrir les peurs et provoquer des polémiques sécuritaires, il évoque au contraire des formes de cohabitations harmonieuses basées sur la contemplation et l'apaisement. Il désigne surtout une conception de la conservation où l'humain se fondrait parmi les autres espèces et laisserait la nature reprendre ses droits. Parfois jugée simpliste ou utopiste, cette approche, taxée par ses détracteurs de « nature sous cloche », se propage sur tous les continents. Au-delà des frictions qu'elle suscite, elle a le mérite de soustraire certains territoires aux activités destructrices et d'apporter une lueur d'espoir face au déclin du vivant.
Car là où l'homme marche, parfois les traces ne s'effacent pas. Ces dernières décennies, Martiniquais et Guadeloupéens l'ont constaté à leurs dépens. Leurs sols, cultures, rivières, poissons sont devenus toxiques sous l'effet du chlordécone, un pesticide épandu par centaines de tonnes pour permettre l'exportation massive des bananes produites en monoculture. Dès 1975, des décisions auraient pu être prises pour éviter le désastre. Mais rien n'a été fait.
Pire, des dérogations ont été accordées pour que ce produit continue à empoisonner les Antilles après avoir été banni de l'Hexagone. Alors des voix s'élèvent pour dénoncer le mépris des autorités. Faut-il voir dans leur inertie la volonté d'ignorer un héritage qui dérange ? La question pourrait également être posée pour les objet africains qui peuplent les allées du Quai Branly et les devantures des galeries privées. Quelle histoire viennent-ils nous raconter ?
Le dessinateur Hugues Micol nous raconte le film « Phantom of the Paradise » sorti sur les écrans en 1974. C'est l'année du Watergate, du désengagement américain au Viet Nâm. Avec cet opéra rock foutraque, Brian De Palma signe une fable caustique, sombre et truculente sur les États-Unis.
Le dessinateur Jean-Christophe Mazurie retrace, avec intelligence et humour, l'histoire des textes de loi qui ont fait date. Ceux-ci ne manquent pas : abolition de l'esclavage, liberté de la presse, droit de vote des femmes... Pour ce numéro, arrêtons-nous sur la séparation de l'Église et de l'État.
Une odeur de gaz lacrymogène, un air d'insurrection et d'émeute. Cet hiver, à Bourges, Nantes, Toulon, Paris et un peu partout dans le pays, des vitrines ont explosé, des barricades se sont enflammées. Cette fois encore, il fut question de "fauteurs de troubles " et de "débordement". C'est oublier un peu vite que depuis les années 1980, le recours à la violence est une tactique politique. Thierry Vincent et Ivan Brun se chargent de nous le rappeler. "Merci Simone !", clament des affiches à l'effigie de celle à qui l'on doit la législation de l'avortement. Au moment où elle entrait au Panthéon, dans d'autres pays, des femmes scandaient encore : "Mon corps, mon choix", nous rappelant qu'acquérir ce droit est le fruit d'un combat. C'est ce que nous rappelle Jean-Christophe Mazurie. Également dans ce numéro : une industrie française qui ne connait pas la crise : c'est l'armement. Ses ardents défenseurs sont loquaces dès qu'il s'agit de vanter ses 200 000 emplois et ses 4 000 PME. Mais à quel prix, se sont demandés Anne-Sophie Simpere et Vincent Sorel. Enfin, nous vous emmenons à la recherche des trains fantômes, afin de savoir si les petites lignes de train seront bientôt sacrifiées sur l'autel de la rentabilité ; et nous allons voir ensemble si l'herbe est plus verte chez nos voisins helvètes.
La Revue Dessinée N°21 au sommaire pour ce nouveau numéro : A la dérive, histoire d'un caillou en équilibre sur un fil... L'hôpital se fout de la charité ... A qui le tour ? Les salariés déclassés de Sanofi ...Mauvaise graine ... Les chroniques avec le vote des femmes, l'affaire Cahuzac et bien sûr la revue des cinés
La Revue Dessinée est un magazine trimestriel, numérique et papier, de reportages, documentaires et chroniques en bande dessinée. Tous les trois mois, ce sont 228 pages d'informations dessinées qui vous sont proposées, sur tablette ou en librairie.
Un VRP de guerre - Mister Eco - Dans les pas des soigneurs de la mnagerie - La smantique c'est lastique - Libye : les coutes made in France - Passion byte - Le futur est pour bientt - Gaz de schiste : opration lobbying - Face B - Les plaies de Fukushima - Savoir pour tous.
Reportage : L'autre maternelle - Enquête : Nature à vendre - Reportage : La mort au bout du fil - Enquête : L'envers des Hypers - Reportage : La Fugue des fous - Mi-temps : Les fléchettes - Effet papillon : La morue et le crabe des neiges - La revue des cinés : Laurel et Hardy
Au sommaire dans ce numéro : Au fond de la cuve - Le nucléaire français est-il en dangereux déclin ? ; Silence, on craque - Plongée dans les rouages d'un mal du siècle, le burn-out ; Un air de famille - L'histoire d'une drôle de famille pour qui l'hospitalité est devenue un combat ; Dans la place - Une matinale sur le plateau de RMC en présence du taulier, Jean-Jacques Bourdin ; L'Effet Domino - L'incroyable saga du lapin, ce mignon cauchemar des Australiens ; Cycle infernal - La presse sportive aime le Tour de France. Une passion à perdre les pédales ; La Folie des grandeurs - Le mégaprojet Europacity fait parler de lui. Et après ? ; et plein d'autres sujets !
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